Produire suffisamment pour nourrir une Afrique qui se réchauffe tout en préservant l’environnement, c’est le défi que les ministres de l’Agriculture du continent africain, réunis jusqu’à mardi au Maroc, vont tenter de relever.
Il y a urgence, selon les experts : l’Afrique risque de connaître d’ici à 2050 une baisse de 20% de ses rendements agricoles avec la dégradation des sols et la désertification provoquées par inondations et sécheresses. Dans le même temps, sa population pourrait doubler. Le continent est victime de chocs climatiques répétés, souligne auprès de l’AFP Seyni Nafo, ambassadeur des pays africains auprès des conférences internationales sur le climat, les COP.
« Six des dix pays les plus vulnérables au climat sont situés en Afrique, qui possède par ailleurs deux tiers des terres arables disponibles dans le monde », relève M. Nafo, également secrétaire-général de la fondation AAA (Adaptation of African Agriculture to climate change) organisatrice de la réunion, à l’université de Benguérir (Maroc).
Derniers exemples en date : depuis la semaine dernière, une partie de la Centrafrique est noyée sous les inondations. En même temps, en Afrique australe, la sécheresse fait planer une menace de famine sur 45 millions de personnes, a indiqué vendredi la FAO, agence de l’ONU chargée de l’agriculture et de l’alimentation.