Le 26 février 2018, le Roi Salmane d’Arabie saoudite procède à un important remaniement militaire et ministériel. A l’occasion, un nouveau poste est créé : ministre d’Etat des affaires africaines. La seule personne apte à ce poste est bien Ahmed ben Abdelaziz al-Qattan, « grand commis de l’Etat au parcours impeccable, [qui] s’est imposé comme une des figures de la politique étrangère du royaume », comme le décrit Jeune Afrique dans son numéro du 4 août.
En 2018, Ahmed Qattan est nommé ministre des Affaires africaines, un poste nouveau. Jeune Afrique qualifie sa nomination au poste de ministre des Affaires africaines comme « le symbole des ambitions du royaume [saoudien] sur le continent [africain] ».
Sur les derniers rebondissements autour la neutralité du Maroc dans le conflit entre l’Arabie Saoudite et le Qatar, Jeune Afrique rappelle que c’est bien Qattan qui a mené en 2016 le front arabe contre l’invitation de la rasd au 4ème sommet afro-arabe à Malabo, ou encore, qu’à l’ombre de rumeurs du rappel de l’ambassadeur marocain en Arabie Saoudite, Qattan réussit à apaiser les tensions par un tweet d’une photo de lui, le réunissant au diplomate du royaume chérifien.
Le parcours de diplomate d’Ahmed Qattan commence deux ans après sa diplomation en 1978. Il posera baggages à l’ambassade Londres en 1980 puis à Washington, l’un des postes les plus convoités, en 1981 jusqu’en 2005. Il ira ensuite s’établir au Caire comme représentant de l’Arabie Saoudite au sein de la ligue Arabe, rappelle Jeune Afrique.
Dès lors que le printemps arabe éclate, Ahmed Qattan sera nommé ambassadeur de l’Arabie Saoudite en Egypte. Ainsi, il est le premier diplomate de son pays à cumuler deux postes à la fois. Cette nomination évitera à l’Arabie Saoudite bien des escalades de crises avec plusieurs pays, notamment l’Egypte et le Qatar.
Quand les frères musulmans arrivent au pouvoir en Egypte, et que les relations entre Le Caire et Riyad arrivent à un pic de tensions, le diplomate réussit à maintenir le contact entre les deux pays. Gérant habilement les soubresauts, comme lors de la crise des îles Tiran et Sanafir, Qattan sait parler aux médias et sait justifier l’opération auprès de l’opinion publique, si bien qu’il devient une personnalité très prisée du monde médiatique. Le Président égyptien Abdel Fattah El-Sissi décernera même le 25 mars 2018, à Ahmed Qattan le Grand Cordon du Nil, à l’occasion de l’expiration de son mandat d’ambassadeur.
Un diplomate charmeur et un tantinet plus radical dans ses œuvres au sein de la Ligue Arabe. L’une de ses phrases les plus célèbres reste celle-ci : « Félicitations à l’Iran [pour votre relation] et Inch Allah vous le regretterez sous peu », qu’il a adressée au ministre d’Etat des Affaires étrangères qatari, Sultan ben Saad al-Muraikhi, qui avait qualifié l’Iran de « pays honorable », rappelle le magazine.
Ahmed Qattan est l’un des atouts maître de la diplomatie saoudienne dans ses visées sur le continent africain face à l’influence du duo Turquie-Qatar, conclut le magazine.