Toufik Ahmed El Othmani, frère du chef du gouvernement, dirige un programme d’aménagement à Aït Melloul, dans le sud-ouest du pays. Il ne cesse de faire modifier les plans de son projet controversé, en dépit des polémiques.
Toufik Ahmed El Othmani, frère du secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste), est en charge d’un programme d’aménagement à Aït Melloul. Un programme dont il chamboule continuellement les plans, en dépit des irrégularités constatées. Alors que le projet prévoyait d’implanter des installations à vocation sociale, Toufik Ahmed a décidé de bâtir des méga-complexes immobiliers reliés par des chemins étroits.
Le projet, érigé sur trois parcelles, avait pour vocation première d’édifier des infrastructures sociales telles que des routes, une place publique, une mosquée et des zones vertes pour apporter une bouffée d’oxygène économique à cette commune défavorisée.
Sauf qu’El Othmani, après avoir obtenu l’autorisation de construction, a décidé de bouleverser le cahier des charges initial déposé en 2012 en introduisant dans son chantier des logements sociaux et un quartier dédié à l’industrie artisanale pour bénéficier de subventions publiques.
Un investissement chiffré à des millions de dirhams porté par un proche du dirigeant du parti islamo-conservateur, qui revendique l’assainissement de la vie publique. Officiellement, le nouvel aménagement supprime les zones vertes, la mosquée, le quartier industriel et les routes du plan, ne prônant qu’un programme plus modeste et davantage centré sur des projets d’infrastructures sous forme de vastes opérations immobilières.
Ces projets immobiliers privés suscitent la colère du conseil régional de la ville, surtout ses membres issus du Parti du progrès et du socialisme (PPS, gauche) qui expriment un ras-le-bol face à un plan urbanistique assez opaque, mais approuvé par l’ancien président du conseil d’Aït Melloul, aujourd’hui suspendu. Quand il s’agit de déroger aux codes de la construction, de l’urbanisme ou de l’environnement, le PJD ne s’en prive pas.