Comme chaque vendredi, Badria Atallah s’intéresse à l’actualité dans la fameuse séquence vidéo de barlamane.com, « Dirha Gha Zwina » [tout finit par se savoir]. Les décisions gouvernementales y sont décortiquées sans langue de bois.
Akhannouch et Ouahbi ont scellé leur entente gouvernementale par le réajustement de la ceinture de leur pantalon à leur taille, consacrant ainsi un grand moment télévisuel au moment où la population s’attendait à un retroussement de manches.
Maheureusement, dès la première semaine en fonction, la ministre de la Santé, Nabila Rmili, a été remplacée au pied levé par Khalid Ait Taleb dont on constate les déboires avec le pass vaccinal et la troisième dose. On s’attendait à une intervention du Chef de gouvernement pour freiner ces mesures qui viennent toutes à la fois confusément. Les centres de vaccination et les personnels de Santé sont dépassés, les premières doses, les deuxièmes et les troisièmes s’y mêlent à la fois. Et ce, pour gagner le pass à la manière de la foire à tout et de la foire à zéro dirham. Les Marocains veulent juste, commente Badria Atallah, de la clarification, du sérieux et de l’organisation. Car concernant le vaccin, elle rappelle que la population a répondu par millions à l’appel royal. Il n’était donc pas nécessaire de vouloir changer le commerçant, le serveur et le chauffeur de taxi en agents des forces de l’ordre du jour au lendemain ; ni d’augmenter la charge de travail des huissiers de justice et caïds. Elle prévient quant aux conséquences fâcheuses comme celle de l’époque où les gens s’échangeaient les masques pour ne pas payer une amende. Aujourd’hui, à cause de ces décisions hâtives, on s’attend à voir de même concernant les pass vaccinaux…
L’animatrice de « Dirha Gha Zwina » reveint sur le programme électoral du RNI : « nous allons nous y consacrer entièrement jusqu’à l’application de tout ce qui y est énoncé. Et nous allons nous concentrer essentiellement sur Aziz Akhannouch car il est le secrétaire général de ce parti et chef de gouvernement en même temps ».
Elle rapporte qu’Akhannouch a commencé par la loi de Finances, amorcée avec un panier de taxes sur les télé, les ampoules, les réfrigérateurs, les lave-linges, soit les appareils électroménagers de façon générale, les ordinateurs, les tablettes et portables et tous les accessoires électroniques. Elle évoque qu’elles pourraient toucher les cigarettes aussi et affirme que la population s’attend désormais à plus.
Badria Atallah rappelle à Akhennouch qu’il a promis l’augmentation des salaires, alors qu’il a acté l’augmentation sur les produits de consommation : huile, sucre, lentilles, riz, haricots secs, farine et autres céréales ainsi que certaines sortes de pain. Les légumes ne sont pas épargnés non plus par ces augmentations.
La population s’attendait également à une baisse des prix sur les hydrocarbures avec l’arrivée d’Akhannouch au pouvoir, malgré leur augmentation au plan international. Mais il s’est contenté de faire des courbettes à Mohamed Ben Salmane en Arabie saoudite, la semaine dernière. En tant que revendeur en gros, analyse l’animatrice, Akhannouch est gagnant tout comme le sont les revendeurs au détail. L’Etat, pour sa part, est gagnant grâce aux taxes qu’il prélève. Le citoyen, en revanche, est perdant sur tous les fronts. Ce même citoyen sait que sur tous ces produits quand l’Etat gagne un peu, les revendeurs dont Akhannouch gagne le plus. Si ces derniers acceptaient de diminuer un tantinet leur marge de bénéfice, la population pourrait respirer, affirme-t-elle. Atallah conclut sur l’urgence de partager les bénéfices avec la population dans les dizaines d’activités dont bénéficie Akhannouch, ne serait-ce que pour remercier ceux qui ont voté pour lui et ont permis, de ce fait, de repousser le PJD.