Fondée il y a 20 ans par le gouvernement du Qatar, Al-Jazeera employait jusque là prés de 4.500 personnes à travers le monde, mais la chaîne de télévision a annoncé ce dimanche 27 mars « quelque 500 licenciements » dans le cadre d’une « initiative pour optimiser » la productivité. La chaîne tout info a précisé dans un communiqué que 60% des licenciements, soit 300 emplois, concernent le personnel d’Al-Jazeera au Qatar et un responsable de la chaîne a indiqué à l’AFP que les premiers licenciements devraient intervenir dès la semaine prochaine, ajoutant que la plupart des départs ne concernaient pas des journalistes.
Mostefa Souag, directeur général par intérim d’Al-Jazeera a déclaré que les suppressions d’emplois étaient destinées à « optimiser » la productivité et à « faire évoluer le travail (de la chaîne) afin qu’elle conserve une position de leader », précisant « qu’il s’agit d’une bonne décision pour assurer la compétitivité à long terme de notre réseau ».
Ces licenciements interviennent après l’annonce en janvier de la fermeture d’Al-Jazeera America. Elle devrait entraîner autour de 700 suppressions d’emplois.
On apprenait en 2013 que le nombre de téléspectateurs dans le monde arabe était passé de 43 millions à 6 millions. Des explications avaient été avancées: l’éclosion dans les pays du printemps arabe de nouveaux médias locaux qui répondaient aux attentes du public, l’alignement Al Jazeera sur les positions des partis islamistes et une couverture propagandiste de la guerre en Syrie.
L’émir du Qatar, dont la chaîne dépend financièrement, avait alors ordonné une augmentation de budget d’Al Jazeera de 1,3 milliard de dollars pour reconquérir les parts de marché dans le monde arabe, en lançant un plan de restructuration global de la chaîne. Visiblement, trois ans plus tard, le résultat n’est pas là.