L’armée algérienne a récupéré une «tranche de la rançon» en espèces versée aux otages libres détenus par des «groupes terroristes» dans la région troublée du Sahel, a indiqué le ministère de la Défense.
Des soldats «ont récupéré la somme de 80 000 euros» (97 900 dollars) lors d’une opération dans la province de Jijel, dans le nord-est de l’Algérie, selon un communiqué publié lundi soir.
Les autorités algériennes utilisent le terme «terroriste» pour décrire les islamistes armés qui sont actifs dans le pays depuis le début des années 1990, y compris des membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI).
Le ministère de la Défense a déclaré que l’argent était une «tranche de la rançon» versée dans un accord controversé d’octobre, dans lequel le Mali voisin a libéré quelque 200 prisonniers, dont des dirigeants militants, pour obtenir la libération de quatre otages, dont la travailleuse humanitaire française Sophie Petronin.
L’Algérie a condamné l’accord, et le Premier ministre Abdelaziz Djerad a déclaré que le paiement des rançons «sape nos efforts de lutte contre le terrorisme».
Alger a déclaré qu’elle avait par la suite arrêté plusieurs combattants extrémistes qui avaient fui à travers la frontière poreuse du désert depuis le Mali. Plus tôt ce mois-ci, dans la même province de Jijel, trois combattants islamistes et un soldat algérien ont été tués dans des affrontements, tandis que le 16 décembre, les soldats ont arrêté un homme qu’ils qualifiaient de «terroriste dangereux», nommé Rezkane Ahcene.
L’un des hommes arrêtés par la suite en Algérie a affirmé qu’une rançon avait été payée pour un montant total de «millions» d’euros.
Les rumeurs de rançons payées pour la libération des otages occidentaux dans la région du Sahel sont courantes mais rarement confirmées, et la France a nié toute implication dans les négociations pour la libération des otages.
La France a déployé plus de 5 000 soldats dans la région aride du Sahel du Burkina Faso, du Tchad, du Mali, de la Mauritanie et du Niger dans le cadre de sa mission d’opération Barkane contre les groupes djihadistes.
Trois soldats français ont été tués lundi au Mali lorsque leur véhicule blindé a heurté un engin explosif, portant le nombre total de morts à 47 depuis que Paris est intervenu militairement pour la première fois en 2013.