Les violences contre des migrants venus de pays subsahariens se sont multipliées ces deux derniers mois dans la capitale algérienne et ses environs, rapporte vendredi le journal algérien selon lequel, plusieurs étrangers ont en effet été agressés à l’arme blanche dans les quartiers de Chéraga, Dély Ibrahim et Aïn Benian.
Mardi soir, une nouvelle étape a été franchie avec l’attaque d’une maison abritant des familles de migrants par une vingtaine d’algériens équipés de gaz lacrymogène et armés de couteaux.
Une véritable ratonnade qui consistait à prendre d’assaut la bâtisse située à Aïn Benian, à l’ouest d’Alger. Une victime raconte: «Il était 19h30. On a entendu des claquements de portière. Lorsque j’ai passé la tête par la fenêtre, ils avaient déjà forcé la porte d’entrée». Sa voisine aujoute : «J’ai bloqué la fenêtre et la porte de ma chambre. J’ai mis les enfants dans un coin et j’ai pris un couteau pour me défendre s’ils entraient».
Les migrants, qui se défendent avec des meubles et des seaux en plastique, finissent par repousser les assaillants mais ils vont revenir vingt minutes plus tard et faire au moins un blessé parmi les habitants. Entre temps, la police a été appelée, la gendarmerie aussi, mais personne n’est venu.
Le journal algérien ajoute qu’ensuite, c’est un représentant de la Ligue des droits de l’homme qui s’est rendu sur place le soir même pour en savoir plus. Par la suite, il est allé à son tour à la gendarmerie, pour signaler l’attaque .
Une fois au poste, des gendarmes confirment avoir bien été prévenus mais ils ajoutent qu’ils ne se déplaceront que le lendemain pour faire un constat. Ce qui, indique El Watan n’a pas pu se faire, les victimes étant toujours dans l’attente de cette visite.
L’article se termine sur les propos d’un gendarme, qui a demandé à rester anonyme : «Les brigades de gendarmerie évitent de traiter ce genre d’affaires. Car une fois la gendarmerie intervenue, on doit suivre toutes les procédures jusqu’à l’expulsion des ressortissants dans leur pays d’origine. Ce travail demande beaucoup de disponibilité et de paperasse.»