Un tribunal algérien a condamné ce jeudi 7 avril, l’ancienne ministre de la Culture de l’ère Bouteflika et figure féministe, Khalida Toumi, à six ans de prison ferme pour corruption, rapporte l’AFP en se référant à une dépêche de l’agence de presse officielle algérienne APS.
Khalida Toumi, en détention depuis novembre 2020, comparaissait en première instance sous les accusations de « dilapidation de deniers publics », d' »abus de fonction » et « octroi de privilèges indus » lorsqu’elle était à la tête du ministère de la Culture. Accusations de corruption liées à l’organisation de manifestations culturelles comme « Tlemcen capitale de la culture islamique » en 2011, le festival panafricain en 2009, et l’évènement « Alger capitale de la culture arabe » en 2007.
Khalida Toumi a été l’une des figures du mouvement féministe en Algérie dans les années 1990 en tant que présidente de « l’Association indépendante pour le triomphe des droits des femmes ».
L’Algérie certes se place à la 104e place sur 180 pays du classement mondial de l’indice de perception de la corruption publié en janvier 2021 par l’ONG Transparency International. Il n’en reste pas moins que le régime algérien avait fait arrêter plusieurs membres de l’entourage de Bouteflika après sa chute le 2 avril 2019, dont Toumi fait partie.
La dépêche de l’AFP rappelle que Khalida Toumi a été ministre de 2002 à 2014 sous la présidence d’Abdelaziz Bouteflika (1999-2019), chassé du pouvoir par les manifestations du Hirak il y a trois ans et décédé en septembre 2021.
Lors du procès, le parquet avait requis 10 ans de prison ferme contre Mme Toumi. Ses co-accusés ont écopé de peines de deux à quatre ans de prison ferme.