Lors d’une entrevue télévisée avec un représentant de l’Établissement public de télévision (EPTV, officiel), le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accusé en termes voilés Xavier Driencourt, ambassadeur de France à Alger à deux reprises, entre 2008 et 2012, puis entre 2017 et 2020 «de chapeauter la cinquième colonne qui voulaient saper les fondements de son pays et contourner la volonté de son peuple.»
Le président algérien, qui a annoncé, jeudi 11 juillet, son intention de briguer un second mandat, dans une vidéo postée sur la page Facebook de la présidence, a accusé M. Driencourt de «vouloir attirer sur son pays des calamités [sic!]» et d’avoir «poussé, en sourdine, vers une période transitive post-Bouteflika depuis 2016.» Xavier Driencourt, fervent opposant au laxisme français du président Emmanuel Macron à l’égard de l’Algérie, avait déploré à maintes reprises que «Paris ait renoncé à poursuivre dans la voie de la fermeté» avec le régime d’Alger.
Pour le moment, le flou entoure la visite d’État en France que Tebboune doit effectuer «fin septembre, début octobre», selon la volonté de l’Élysée. Un déplacement plusieurs fois reporté sur fond de divergences persistantes entre les deux pays, en dissentiment sur plusieurs dossiers sensibles comme la mémoire, la mobilité, les mineurs illégaux en France et les essais nucléaires dans le Sahara algérien.
Depuis début juillet, les médias officiels et privés sont ordre de bataille pour vanter les «bilan exceptionnel» de «l’Algérie nouvelle» du président Tebboune. La liste des candidats retenus pour la présidentielle, avancée sans raison au 7 septembre, sera annoncée le 27 juillet et le Conseil constitutionnel tranchera pour les recours le 3 août.
Parmi eux, le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) et le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), principal parti islamiste en Algérie, mais aussi des femmes comme la chef du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, la femme d’affaires Saïda Neghza, et Zoubida Assoul, une avocate très active au sein des organisations de la société civile.