Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, élu à 58,13% des voix au 1er tour de la présidentielle le 12 décembre, prend ses fonctions ce jeudi pour un mandat de cinq ans. Il prête serment ce jeudi à Alger.
Abdelmadjid Tebboune, 74 ans, entre en fonction, jeudi 19 décembre. Elu à 58,13 % des voix au premier tour du scrutin, selon les résultats définitifs proclamés lundi lors d’une élection présidentielle fortement contestée, il prête serment à Alger.
L’élection de Tebboune intervient à un moment critique pour le pays, secoué par neuf mois de manifestations à l’échelle nationale, d’abord contre les plans de Bouteflika en difficulté pour prolonger son règne de 20 ans, puis pour réclamer le départ des caciques au pouvoir depuis 1962.
Les portefeuilles occupés par Abdelmadjid Tebboune :
Ministre délégué aux collectivités locales juin 1991-février 1992
Ministre de la communication et de la culture 1999 décembre 1999 – juin 2000
Ministre délégué aux collectivités locales juin 2000 – mai 2001
Ministre du logement et de l’urbanisme septembre 2012 – mai 2017
Ministre du commerce janvier 2017 – mai 2017
Premier ministre mai 2017 – août 2017
Tebboune, qui est proche du puissant chef de l’armée, le général Ahmed Gaid Salah, a cherché ces derniers mois à prendre ses distances avec ce qu’il a qualifié de «gang», sauf qu’il est indéniablement un «produit du système algérien», dénonce les manifestants.
Dans ses premiers commentaires publics depuis sa victoire, Tebboune a déclaré qu’il «tendrait la main» au mouvement de contestation «pour un dialogue afin de construire une nouvelle Algérie.»
S’exprimant lors d’une conférence de presse, il a également déclaré qu’il lancerait des « consultations » sur l’élaboration d’une nouvelle constitution qui serait soumise aux électeurs lors d’un référendum et a également promis d’introduire des réformes pour réduire les dépenses à l’importation.
Vendredi, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues, rejetant le résultat d’une élection qu’ils ont qualifiée de « mascarade » en raison des liens des cinq candidats avec la vieille garde et réitérant leurs demandes de départ de l’ensemble de la classe politique.
Pendant ce temps, des images publiées sur les médias sociaux montrent plusieurs manifestants reniflant de la farine, une allusion à l’arrestation en mai d’un des fils de Tebboune dans une affaire de trafic d’influence impliquant plusieurs hauts fonctionnaires dans un scandale de trafic de cocaïne.