Le ministère algérien des Affaires étrangères (MAE) s’est enfin exprimé, ce samedi 17 décembre, sur l’expulsion de près de 1400 migrants subsahariens en situation irrégulière qui a eu lieu du 1er au 6 décembre, affirmant que cette opération a été « décidée en tant que mesure de dernier recours ».
Le rapatriement est intervenu suite « aux atteintes récurrentes à l’ordre public commises dans plusieurs régions du pays et notamment à Alger où des dépassements graves ont été enregistrés, en particulier des actes de vandalisme et des agressions physiques inacceptables et injustifiées contre des bénévoles du Croissant rouge algérien », affirme ce département cité par TSA.
Dans un communiqué, le ministère qualifie de « campagne tendancieuse menée par certains milieux connus pour leur hostilité envers l’Algérie qui exploitent à des fins inavouables une opération somme toute ordinaire, gérée dans le respect des droits humains des personnes rapatriées et conformément aux engagements internationaux que l’Algérie a contracté « .
Cette opération a » malencontreusement donné lieu à des commentaires malveillants destinés à jeter le discrédit sur l’hospitalité traditionnelle du peuple algérien ainsi que sur la solidarité naturelle de l’État vis-à-vis des pays voisins et amis affectés par des crises provoquant des déplacements de populations », dénonce le MAE.
Selon le site algérien « TSA », loin d’être convaincant, les explications des Affaires étrangères suscitent surtout quelques interrogations.
Pourquoi rapatrier 1400 migrants de différentes nationalités dont probablement des demandeurs d’asile, parce que quelques personnes auraient commis des délits ? Est-ce que tous les 1400 migrants sont impliqués dans ces incidents ? Les femmes et les enfants, qui figurent parmi les expulsés, ont-ils commis des violences ? Enfin, pourquoi ne pas avoir tout simplement interpellé et jugé les auteurs présumés de ces violences ?
En réalité, ces arguments ne tiennent pas la route. En fait, le communiqué du ministère vient maladroitement compléter les graves déclarations de Me. Farouk Ksentini. Pour justifier l’opération, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH) avait évoqué les risques de propagation du Sida et d’autres maladies à cause de la présence de migrants.