Trois ans après la prise d’otages par des djihadistes dans le complexe d’In Amenas, une attaque à la roquette a visé tôt ce matin le site gazier de Khrechba, à 1 300 kilomètres au sud de la capitale. L’opération, qui n’a pas encore été revendiquée a eu lieu un peu avant 6h. Aucune victime n’a été annoncée. L’armée est aussitôt intervenue pour empêcher une éventuelle intrusion des auteurs de l’attaque à l’intérieur du site.
La base est exploité par l’algérien Sonatrach, le britannique BP et le norvégien Statoil. Il est protégé par une clôture de sécurité le long de laquelle des militaires sont postés en permanence, selon un des employés joint par l’AFP. L’agence française ajoute « les autorités algériennes n’étaient pas joignables pour réagir et fournir d’autres précisions ». A Alger, TSA et El Watan notent aussi que les autorités officielles n’avaient pas encore fait de déclarations en fin de matinée, alors qu’une opération militaire serait en cours, « pour tenter de retrouver le groupe responsable de l’attaque ».
A l’inverse, les compagnies qui exploitent le site ont émis des communiqués. Le groupe algérien Sonatrach a annoncé la mise en place d’une cellule de crise à Hassi Messaoud, plus au nord. La compagnie Statoil a évoqué des « projectiles tirés de loin » et BP a fait état de la suspension des travaux, par mesure de précaution. Le site Menadefense affirme que « les tirs de mortier sont tombés à des endroits non-sensibles, n’engendrant pas de dégâts ou de fuite de gaz ».
Dimanche dernier, le chef de l’armée algérienne était en visite dans le Sud algérien. Le général Ahmed Gaïd Salah avait appelé à une vigilance accrue face à la « dégradation inédite » de la situation sécuritaire dans la région, où la Libye et la Tunisie sont en proie au chaos. Le lendemain, l’armée a annoncé avoir tué le chef d’un groupe armé algérien ayant rallié l’EI et la semaine dernière, Alger déclarait avoir tué trois islamistes armés non loin de la frontière tunisienne. Six systèmes de missiles antiaériens stinger ont alors été saisis.
Des médias algériens rappelaient ce matin qu’Alger a déployé des dizaines de milliers de militaires le long des frontières Est pour lutter contre d’éventuelles infiltrations de djihadistes.