Le journaliste et blogueur algérien Mohamed Tamalt est décédé, ce dimanche 11 décembre à l’hôpital Lamine Debaghine de Bab El Oued à Alger où il avait été transféré suite à sa grève de la faim, rapporte TSA citant son avocat Me Amine Sidhoum.
Mohamed Tamalt a été arrêté le 17 juin dernier à Alger. Il a été condamné à une peine de deux ans de prison ferme et 200.000 dinars d’amende par le tribunal de Sidi M’ahmed le 4 juillet pour « outrage à corps constitué » et « atteinte à la personne du Président ».
Suite à cette mort, le site du Matin de l’Algérie a publié une tribune dans laquelle il accuse les présidents et premier ministre algériens d’en être les responsables.
Messieurs Bouteflika et Sellal : un jeune blogueur vient de mourir dans votre prison !
Voilà, votre oeuvre est enfin réalisée : Mohamed Tamalt est mort ! Mort en prison, là où vous l’aviez condamné pour un dessin sur Facebook.
Mohamed Tamalt est mort : il sera allé jusqu’au bout de sa résistance, jusqu’au bout de votre intransigeance de potentat, M. Bouteflika. Qui ignorait qu’il était en grève de la faim ? Vous et vos juges ripoux, vous et vos hommes du déshonneur, avez laissé un homme périr pour votre orgueil. Retenez bien la photo de Mohamed Tamalt, c’est celle que l’on gardera de vous, c’est celle qui résumera vos 20 ans de règne destructeur, nombrilique, stérile… Mais l’essentiel est que vous soyez en vie, vous, à l’âge de 80 ans, n’est-ce-pas ? En vie pour encore sévir, pour encore tuer d’autres Mohamed Tamalt. Il a payé à la place des voleurs que vous avez couverts, ceux qui ont dilapidé l’argent du peuple, de Mohamed Bouricha à Chakib Khelil et qui ne connaîtront jamais les affres de la grève de la faim, ni les tortures de la prison.
Vous saviez que Mohamed Tamalt souffrait d’un diabète, mais vous avez laissé faire ! Honte à ceux qui se sont prêtés à cette triste besogne, honte au ministre de la Justice, ou de cette plaisanterie que vous appelez justice, qui a si promptement innocenté le voleur Chakib Khelil, mais oublié Tamalt dans son cachot ! Honte au ministre de la Communication qui s’est tu, honte à cette corporation qui a préféré regarder ailleurs pendant qu’un homme enfermé pour avoir publié des dessins et des articles sur Facebook, s’éteignait lentement, à l’insu du monde. Cette corporation qui n’a pas su dire non, refuser l’arbitraire, qui a oublié ce jeune homme dans les griffes d’un système sans pitié.
Vous avez tenu à ce que l’insolent blogueur paye jusqu’au bout pour « atteinte à la vie privée » et « diffamation » à l’encontre du président de la République.
Il l’a fait.
Vous l’aviez condamné à mort et exécuté la sentence. Aux yeux de Dieu comme aux yeux des hommes, vous resterez à jamais moralement comme l’exécuteur d’un jeune Algérien qui n’avait fait que remplir sa page Facebook.
Aucune grande mosquée ne rachètera cet homicide.
Didou
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Repose en paix chahid