L’Algérie s’est préparée à de nouvelles manifestations, vendredi 6 décembre, la dernière d’une série de marches hebdomadaires (42 au total) avant une élection présidentielle rejetée par le mouvement de contestation qui craint qu’elle ne consacre au pouvoir des caciques proches de la vieille garde.
Pendant neuf mois, les manifestants ont défilé pour exiger que les élections du 12 décembre retranchent l’élite politique liée au président de longue date Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné en avril face à une vague de pouvoir populaire. Les cinq candidats cherchant à remplacer Bouteflika ont tous soutenu l’ancien chef ou ont participé à son gouvernement, et tous ont été la cible de l’hostilité des manifestants.
«Nous aurons un nouveau nom mais les mêmes politiques qui ont détruit l’économie de ce pays. Je marcherai aujourd’hui pour dire non au vote avec ce régime», a déclaré une manifestante qui s’apprêtait à marcher dans la capitale Alger. Vendredi marquera le 42ème vendredi consécutif, le mouvement de protestation qui a organisé des marches à travers le pays depuis le 22 février. Ce matin, des points de contrôle situés à l’extérieur d’Alger empêchaient tout véhicule non immatriculé dans la capitale d’y accéder.
Des bus remplis de policiers en civil et d’agents anti-émeutes ont été déployés dans le centre-ville équipés de canons à eau. Selon Amnesty International, les autorités algériennes ont « intensifié leur répression préélectorale des manifestations» ces dernières semaines en «procédant à des vagues d’arrestations arbitraires». Les marches qui ont commencé après les prières de midi ont réclamé une grève générale.