La police algérienne a dispersé de force lundi dans le centre d’Alger des étudiants et lycéens manifestant contre des partisans de la présidentielle prévue le 12 décembre, rassemblés à proximité.
Au moins dix personnes ont été interpellées, ce lundi 9 décembre, parmi les quelque 200 étudiants de la faculté centrale d’Alger, lycéens de l’établissement mitoyen et quelques passants les ayant rejoint. Ils scandaient des cris de ralliement contre la présidentielle prévue le 12 décembre, contestée durement par l’opinion publique et la société civile.
L’appel à la grève générale, lancé sur les réseaux sociaux, était peu suivi à Alger, contrairement à Tizi Ouzou, grande ville de la région de Kabylie, à 100 km à l’est d’Alger, où toutes les boutiques étaient fermées.
Quelque 400 personnes s’étaient rassemblées dans la matinée, sans être inquiétées, en soutien à ce scrutin massivement rejeté, près de la Grande poste d’Alger, point névralgique des manifestations massives, le « mouvement » de contestation populaire du régime né le 22 février.
Après avoir obtenu, en avril, la démission d’Abdelaziz Bouteflika, après 20 ans à la tête du pays, la contestation populaire exige le démantèlement du régime au pouvoir en Algérie depuis l’indépendance en 1962 et rejette cette élection, vue comme devant lui permettre de se régénérer.
Obligés par la police à libérer la chaussée, les étudiants sont retournés s’asseoir devant la faculté et ont scandé des slogans antipouvoir.
Les manifestants pro-élection scandaient à l’union entre l’armée et le peuple, en soutien au haut commandement militaire qui assume ouvertement la réalité du pouvoir depuis la démission de M. Bouteflika.
Plusieurs manifestations, en faveur de l’élection ont déjà eu lieu à travers le pays, mais sont loin de rassembler les foules massives qui défilent chaque vendredi en soutien aux revendications de la rue, rejetant la tenue du scrutin. Comme chaque semaine depuis le début de la contestation, les étudiants prévoient de défiler mardi, à 48 heures de la présidentielle.