Alger a ordonné lundi la fermeture de deux chaînes de télévision privées. Cette décision fait suite à la diffusion d’un reportage sur le lynchage de Djamel Bensmaïl, un jeune volontaire qui s’était rendu à Larbaa Nath Irathen, dans la wilaya (province) de Tizi Ouzou, pour aider à lutter contre les incendies qui ont ravagé les régions kabyles.
Le pouvoir algérien poursuit son offensive contre les médias critiques de son action, en fermant la chaîne indépendante El Djazairia One. Une décision prise pour «violations professionnelles» des responsables de la chaîne de télévision privée. Un mandat d’arrêt a été émis à leur encontre, selon des médias locaux.
Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, le ministère de la communication algérien a indiqué que l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV) a décidé de «suspendre immédiatement et définitivement la chaîne El Djazairia One» et de «retirer l’accréditation de la chaîne, et mettre en œuvre la décision de la fermer définitivement».
Les autorités algériennes évoquent des «manquements professionnels» de la chaîne, principalement liés au «non-respect des exigences de la sécurité publique», ainsi que «la violation de l’un des partenaires de la chaîne à la loi sur l’activité audiovisuelle, qui interdit l’achat d’actions dans plus d’une chaîne de télévision».
L’autre raison évoquée est «la poursuite judiciaire et l’émission d’un mandat d’arrêt par la justice algérienne contre les frères Malki ainsi que les fondateurs et gérants de cette chaîne, en raison d’une violation des lois de changes et des mouvements de capitaux de et vers l’Algérie d’une part, et le blanchiment d’argent de l’autre».
Il a donc été décidée «la fermeture immédiate et définitive de la chaîne El Djazairia One», tout en appelant à «mettre en œuvre la décision de l’autorité», conclut le communiqué.
Le 16 août, le ministère de la communication avait annoncé la «fermeture immédiate et définitive» de la chaîne Lina TV, qui exerçait, selon les autorités, en dehors des «cadres juridiques en vigueur». Pour rappel, la loi algérienne n’autorise pas les chaînes privées à émettre d’Alger: elles ont l’obligation d’être domiciliées à l’étranger et de demander une accréditation pour ouvrir un bureau en Algérie.