Cette année, le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes, a pris une facette un peu particulière en Algérie. Pas d’événements comme d’ordinaire à cause de la répression mais des actions militantes menées contre le régime et en faveur des femmes emprisonnées dans ses prisons.
Saisissant la date symbolique du 8 mars, les sympathisants du Hirak, les activistes et les défenseurs des droits humains en Algérie, ont rappelé «le combat mené par les femmes algériennes qui subissent les exactions du régime», et «luttent pour exister» dans «un monde d’inégalités patentes», pour «porter leur voix et dénoncer « les violences perpétrées par le régime dictatorial».
À cet égard, Saïd SALHI, vice-président de la LADDH, a déploré que de nombreuses femmes, ayant «participé de manière héroïque» au Hirak, croupissent dans les geôles du pouvoir, tout en réclamant «leur libération immédiate». Dans le même son de cloche, la Ligue algérienne pour les droits de l’Homme s’est emparée de cette opportunité, et a rappelé sa revendication «pour l’égalité entre hommes et femmes», ainsi que pour «l’abrogation de toutes les lois et dispositions liberticides», qui vont à l’encontre du recouvrement «des droits des femmes et de l’exercice de la citoyenneté pleine et entière». Elle a appelé, par ailleurs, à «la libération des femmes activistes emprisonnées pour leurs opinions et engagements politiques», alors que «l’Etat est tenu par l’obligation de promouvoir la participation de la femme dans la vie publique et politique» et de «l’encourager et lui faciliter l’accès aux leviers de la décision et la gouvernance politique et économique».
En sus, la LADDH a réitéré sa demande envers l’Etat et les pouvoirs publics pour «mettre en place des stratégies efficientes et lutter de manière efficace contre les féminicides», et «toutes les formes de violences et de discrimination à l’égard des femmes et des jeunes filles».
Dans un autre registre, l’arrestation de Lazhar Zouaimia continue de susciter l’indignation de l’opinion publique. Le Syndicat canadien des technologues d’Hydro-Québec (société d’État québécoise basée à Montréal), a ouvertement «interpellé les autorités canadiennes et l’opinion publique internationale», au sujet du « malheureux sort réservé au militant algérien Lazhar Zouaimia, incarcéré arbitrairement par la justice algérienne, en raison de sa «participation active aux activités du Hirak pacifique de la communauté algérienne au Canada».
À ce sujet, Robert Claveau, président de ce syndicat canadien, a affirmé qu’il est «inacceptable qu’en 2022 les droits fondamentaux de citoyens, comme le droit de manifester pacifiquement, soient ainsi violés», tout en invitant «les autorités gouvernementales canadiennes à être beaucoup plus proactives dans les cas de détention injustifiée à l’étranger».
En parallèle, l’association «SOS Disparus» et le «Collectif des familles de disparus » (CFDA) ont conjointement appelé, ce mardi 8 mars, à un rassemblement devant le Conseil des droits de l’Homme, à Alger. L’association et le Collectif sont connus pour leur engagement auprès des familles des disparus qui réclament, depuis des années, «la vérité et la justice pour leurs proches dont ils ignorent le sort jusqu’à présent ». Ainsi, le CFDA et SOS Disparus » se joignent «pour réitérer leur très grande inquiétude quant au respect des libertés fondamentales, des droits des femmes et de tous les droits en général en Algérie», et «exhortent les autorités algériennes à mettre fin à l’impunité qui règne en Algérie.»