Le chef d’état-major de l’armée algérienne, Ahmed Gaïd Salah, homme lige du régime depuis l’éviction d’Abdelaziz Bouteflika le 2 avril, a réitéré son appel à «l’organisation des présidentielles dans les délais fixés» lors de sa visite de travail au commandement des forces de défense aérienne du territoire, le 30 octobre.
Gaïd Salah, qui a multiplié les attaques contre les partisans d’une transition démocratique, a affirmé que cette échéance jouit d’«une adhésion inégalée à travers tout le territoire», et qu’il faut «accélérer le processus pour faire sortir [l’Algérie] de cette phase sensible» , à la veille du 37ème vendredi de contestation de la rue algérienne.
Les présidentielles, «se dérouleront à la date fixée», car elles sont nécessaires pour obvier «aux desseins de ceux habitués à exercer le chantage politique (…) souhaitant entraver cette noble démarche», a-t-il déclaré. Et d’affirmer que le nouveau président de la République «appliquera son programme au service de l’édification d’une Algérie nouvelle (…) dans une indifférence totale envers ceux qui désirent «entraver le processus électoral.»
Les manifestations en Algérie, déclenchées en février et qui durent toujours, dénoncent l’omnipotence présidentielle, la personnification immuable du régime et une temporalité politique marquée par une générale glaciation des rouages du pays. Ils réclament le départ des figures étatiques actuelles qui, selon eux, consacrent la corruption, les choix politiques erratiques et la prédation institutionnalisée, qui contribuent à l’aggravation de la situation actuelle, conduisant au marasme économique et à une crise générale qui empêche de libérer «les consciences et les esprits».