Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a gracié mercredi 5.037 détenus, mais ceux issus de la contestation populaire croupissent encore en prison.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a gracié mercredi 5.037 détenus, une mesure de clémence dont ne bénéficient pas les personnes détenues dans le cadre du mouvement (« Hirak ») antirégime qui sont en attente de jugement. Cette décision concerne les détenus condamnés définitivement dont le reliquat de peine est inférieure à 18 mois, a précisé un communiqué de la présidence cité par l’agence officielle APS.
Tebboune avait déjà gracié en février, en deux vagues, près de 10.000 condamnés. Comme pour ces dernières mesures de grâce, en sont exclus «les individus condamnés par les juridictions militaires, les individus condamnés dans des affaires de crimes terroristes, trahison, espionnage, massacre, trafic de drogues, fuite, parricide, empoisonnement» ainsi que pour viols sur mineurs et tous les crimes de corruption.
En revanche, le décret ne touche pas les personnes incarcérées pour des faits liés au « Hirak », le mouvement de contestation qui ébranle le pouvoir depuis plus d’un an, car la plupart n’ont pas encore été jugées.
En outre, très peu de détenus du « Hirak » avaient pu bénéficier des deux premières grâces en février parce que la plupart d’entre eux avaient écopé de peines couvrant la durée de leur détention provisoire.
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien, 44 personnes sont actuellement détenues dans le cadre du mouvement de contestation populaire, dont 25 à Alger. Le CNLD a publié une liste actualisé des détenus le 31 mars sur sa page Facebook.