L’Iran et le Venezuela, deux pays pétroliers soumis à des sanctions américaines, ont signé samedi un accord de coopération d’une durée de 20 ans en vue de renforcer leur alliance. L’Algérie, en froid avec Washington, complète ce trio.
Nicolas Maduro a effectué une tournée qui l’a amené, entre autres, en Iran mais aussi en Algérie, durant laquelle il a confirmé l’inauguration des liaisons Téhéran-Caracas et Alger-Caracas.
En Algérie, Maduro a déclaré vouloir «renforcer la coopération économique entre» son pays et le régime du président Abdelmadjid Tebboune lors d’une conférence de presse commune, diffusée par la télévision officielle après des entretiens au palais présidentiel, où il est apparu portant un gilet pare-balles.
En Iran, Ebrahim Raïssi a salué la «résistance» du Venezuela face aux États-Unis.
Les trois pays encouragent ou arment les séparatismes. En 2009, Caracas a reconnu l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, deux provinces sécessionnistes de Géorgie. Quant à l’Iran, elle continue de livrer des armes sophistiquées aux Houthis, les rebelles yéménites, en contradiction avec ses obligations internationales. Ces derniers mois, l’interception de plusieurs cargaisons d’armes iraniennes destinées aux Houthis ont provoqué la colère de la communauté internationale. L’Algérie, elle, un des protagonistes majeurs dans le conflit du Sahara malgré ses dénégations, soutient le Polisario, dont les rapports avec certains groupes terroristes du Sahel, lequels occupent des zones sous-administrées et contrôlées par les trafics et les réseaux de contrebande, se confirment de plus en plus.
D’ailleurs, selon les observateurs, c’est grâce au Polisario que certains groupes djihadistes ont implanté des structures criminelles (bases de repli, camps d’entraînement, zones de non-droit, réseaux d’approvisionnement logistiques…) dans les parties septentrionales du Niger et du Mali, au risque de saper les efforts de la coalition antiterroriste pan-sahélienne.
Dépendants de la rente pétrolière et déjà confrontés à de graves crises politiques doublées de l’urgence sanitaire liée au Covid-19, l’Algérie, l’Iran, et le Venezuela, vulnérables à la volatilité du marché des hydrocarbures, se voient contraints de s’unir. L’assèchement rapide de leurs réserves de change, l’aggravation de leur déficit budgétaire et de leur balance des paiements, couplée d’une forte dévaluation de leurs monnaies et une poussée inflationniste, tous ces éléments font de ces pays trois bombes à retardement.