Une peine de prison de 18 mois a été requise lundi 4 octobre contre le journaliste Rabah Karèche, incarcéré depuis mi-avril, à l’ouverture de son procès en appel pour diffusion de «fausses nouvelles», a indiqué l’un de ses avocats.
«Le verdict sera prononcé le 11 octobre», a précisé à l’AFP Me Zoubida Assoul à l’issue de l’audience à la cour de Tamanrasset (sud de l’Algérie) au cours de laquelle le parquet a requis 18 mois de prison pour son client. En première instance, le journaliste du quotidien Liberté avait été condamné le 12 août à un an de prison, dont huit mois ferme, par le tribunal de Tamnrasset. Il est poursuivi notamment pour «diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public». Il lui est également reproché la «création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société» et d’avoir porté «atteinte à la sûreté et l’unité nationale».
Rabah Karèche a été inculpé et écroué le 19 avril après avoir publié, dans son journal et sur sa page Facebook, le compte rendu d’un mouvement de protestation des Touaregs. Plusieurs journalistes algériens sont actuellement en détention, parmi lesquels Mohamed Mouloudj, également du quotidien Liberté, inculpé et écroué à la mi-septembre pour «appartenance à une organisation terroriste» et «diffusion de fausses informations». Un autre journaliste, Hassan Bouras, est lui en détention provisoire depuis le 12 septembre. Il a été inculpé pour «appartenance à une organisation terroriste, apologie du terrorisme, et complot contre la sécurité de l’État visant à changer le système de gouvernance».
L’Algérie occupe la 146ᵉ place sur 180 pays du classement mondial de la liberté de la presse de l’ONG Reporters sans frontières (RSF).