Plusieurs ONG internationales se sont dites «inquiétées» mercredi 18 mai quant à l’état de santé d’un militant en détention provisoire en Algérie depuis 11 mois et qui a mené deux grèves de la faim, l’organisation des droits humains demandant sa remise en liberté.
Selon l’une d’eux, El Hadi Lassouli est un agriculteur et militant de la société civile qui a créé en 2021 avec d’autres militants le comité de soutien et d’aide aux familles de détenus. Il a été arrêté le 21 juin 2021, mais l’ONG ne précise pas les chefs d’accusations à son encontre. L’état de santé de ce quinquagénaire «s’est sérieusement dégradé, mettant en péril sa vie, selon sa famille et ses avocats», écrit l’ONG dans un communiqué.
«Le militant El Hadi Lassouli doit être remis en liberté dans l’attente de son procès», a demandé Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie, citée dans le communiqué. Hassina Oussedik a aussi appelé «à une réforme en profondeur de la législation (…) afin de réduire l’utilisation abusive de la détention provisoire».
Un autre détenu d’opinion décédé
Le 24 avril, un détenu d’opinion, Hakim Debbazi, est décédé alors qu’il se trouvait en détention provisoire, selon la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH). Il avait été arrêté en février pour des publications sur les réseaux sociaux en lien avec le mouvement pro-démocratie Hirak. Mardi, le ministre algérien de la Justice, Abderrachid Tabi, a affirmé devant les députés que ce détenu était mort à l’hôpital de «causes naturelles», «après être tombé malade», rejetant ainsi toute accusation de mauvais traitements.
La famille de Debbazi a engagé début mai une action en justice contre l’État pour «homicide involontaire» et «non assistance à personne en danger», réclamant un milliard d’euros de dédommagement. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), plus de 260 personnes sont encore emprisonnées en Algérie en lien avec le mouvement de contestation Hirak ou la défense des libertés individuelles.