L’ancien chef du service de lutte contre le terrorisme au sein du Département du renseignement et de la sécurité(DRS), arrêté il y a une semaine, est toujours en détention à la prison militaire de Blida, a annoncé sa famille au journal algérien El Watan.
Aucune information officielle n’a été rendue publique par le ministère de la Défense, resté muet sur le sujet. Pourtant, indique le journal, le général Hassan « n’est pas un simple officier. C’est le général-major le plus décoré, le plus titré et le plus reconnu pour services rendus à la République à travers les missions spéciales délicates qu’il a eu à mener avec une unité spéciale de jeunes officiers, parmi lesquels plusieurs ont payé de leur vie leur attachement au pays ».
Le général Hasan est privé de tout contact avec sa famille et avec son avocat. Contacté par El Watan, ce dernier se déclare «offusqué» par les conditions dans lesquelles «a été exécuté le mandat d’arrêt, hors des heures prévues par le code de procédure pénale».
« Et à ce jour (hier jeudi ) je n’ai toujours pas réussi à le voir ni à connaître les charges retenues contre lui, et encore moins à comprendre pourquoi il est en prison», a déclaré l’avocat.
Selon une « source bien informée » citée par le journal, « c’est son refus de cautionner le 4e mandat (du président Bouteflika). Dès le retour du Président du Val-de-Grâce, où il était hospitalisé, des officiers fidèles au patron du DRS, le général Toufik, ont été pour la plupart sommés au départ à la retraite, souvent à un âge ne dépassant pas les 45 ans, après une carrière irréprochable».
Ces propos, ajoute El Watan, sont partagés par nombre de collègues du général Hassan qui, eux aussi, affirment que son arrestation «sent le règlement de compte». « Pour eux, ce qui est certain, c’est que le général n’est pas parrainé par l’oligarchie qui entoure le président et qui a la mainmise sur toutes les affaires de l’Etat », ajoute le journal.
De son côté, le site français Mondafrique, du journaliste d’investigation Nicolas Beau, rapporte les vives inquiétudes des services secrets français et craignent « les dangers qui seront occasionnés par l’affaiblissement du DRS. » La DGSE française, selon le site, a même « adressé une note à la présidence française, l’Elysée, pour la prévenir des potentielles dérives de cette situation ».
« C’est une note ultra secrète de la DGSE qui a remonté, début septembre, jusqu’à l’Elysée. Corroborée par les témoignages de plusieurs anciens cadres des renseignements français qui gardent des liens à Alger, cette note tire la sonnette d’alarme quant au démantèlement en règle dont fait l’objet le DRS », ajoute encore Mondafrique. « Les guerres intestines qui déchirent le pouvoir algérien ont fortement impacté les performances du DRS”, conclut la note des services secrets français.