Plusieurs milliers d’étudiants ont manifesté comme chaque mardi à Alger contre la présidentielle du 12 décembre en Algérie, le dernier avant ce scrutin massivement rejeté par la contestation algérienne.
Le cortège a parcouru les principales artères du centre-ville pour rejoindre la Grande poste, bâtiment emblématique du cœur d’Alger et point névralgique du mouvement populaire de contestation du régime qui agite l’Algérie depuis le 22 février.
«Pas de vote avec les bandes mafieuses», ont scandé les étudiants, rejoints par de nombreux citoyens. Après avoir obtenu en avril la démission d’Abdelaziz Bouteflika, président de longue date, la rue en ébullition réclame des institutions de transition pour réformer le régime et refuse que l’actuel pouvoir organise un scrutin pour élire un successeur à Bouteflika, estimant qu’il veut ainsi se régénérer.
Au milieu d’un fort déploiement policier, ils ont également réclamé «un État civil et pas militaire», message destiné au haut commandement de l’armée, pilier du régime incarné par le général Ahmed Gaïd Salah, qui assume ouvertement la réalité du pouvoir depuis le départ de M. Bouteflika.
De nombreux manifestants brandissaient des cartons rouges sur lesquels on pouvait lire en arabe «non au vote». La foule a également salué la diaspora algérienne à l’étranger, qui a massivement boudé le scrutin présidentiel, ouvert depuis samedi dans les représentations consulaires algériennes.
Les bureaux de vote à l’étranger restent quasi-vides et les rares votants essuient les récriminations d’opposants au scrutin, rassemblés devant plusieurs d’entre eux en France et dans d’autres pays du monde.
La veille, des étudiants et des lycéens avaient été dispersés par la police dans le centre d’Alger, après avoir tenté de protester contre une marche de partisans de la présidentielle, rassemblés à proximité et proclamant leur soutien à l’institution militaire.