Les étudiants algériens ont manifesté mardi à Alger pour la 37ème semaine consécutive contre le pouvoir, rejetant la présidentielle prévue le 12 décembre et la loi sur les hydrocarbures dont les députés viennent d’entamer l’examen.
Plusieurs milliers d’étudiants et de citoyens ont forcé les barrages de policiers antiémeutes pour se rassembler devant l’Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse) et crier leur hostilité à cette loi controversée, qui modifie les cadres juridique et fiscal dans le secteur des hydrocarbures afin d’attirer les investisseurs étrangers.
« Loi Hydrocarbures, à la poubelle ! », « Vous avez vendu le pays, traîtres ! », ont-ils scandé, appelant à « faire tomber le Parlement », avant de continuer leur marche.
Selon les images diffusées par la télévision publique, peu de députés siégeaient dans l’hémicycle mardi à l’ouverture des débats sur cette loi.
Des chaînes de télévision privées ont également montré des députés d’opposition brandissant des pancartes proclamant notamment: « l’Algérie n’est pas à vendre ».
L’Algérie est le théâtre depuis le 22 février d’un puissant mouvement populaire de contestation, « le Hirak », qui a poussé le président Abdelaziz Bouteflika à la démission en avril, après 20 ans de pouvoir. Les manifestations se poursuivent massivement chaque semaine pour exiger le départ de l’ensemble du « système » au pouvoir depuis l’indépendance en 1962.
Le « Hirak » rejette notamment la présidentielle convoquée le 12 décembre pour élire un successeur à M. Bouteflika, pour laquelle cinq candidatures, toutes d’anciens soutiens du président déchu – dont deux de ses ex-Premiers ministres – ont été validées.
Les manifestants ont ainsi conspué le chef d’état-major de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, homme fort du pays depuis la démission de M. Bouteflika, le président par intérim Abdelkader Bensalah et le chef du gouvernement, Noureddine Bedoui.