Depuis quelques années, l’Algérie enregistre une croissance économique faible qui entraîne une situation de dépression dans le pays. C’est-à-dire, le taux de croissance de l’économie est inférieur à celui de la population. Le gouvernement actuel se trouve donc confronté à résoudre ces problèmes, en plus de la situation politique critique du pays.
Selon Youcef Benabadallah, professeur à l’École nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée d’Alger (ENSSEA), dans un entretien avec le media algérien TSA, le niveau de revenu par habitant a commencé à baisser depuis près de trois ans en Algérie.
Pour le moment aucune donnée concrète n’a été présentée par le gouvernement pour apporter une appréciation précise. Mais, on note que les entreprises ont commencé à fermer en raison de l’incarcération de plusieurs patrons. D’autres entreprises de taille réduisent leurs activités, ce qui ne joue pas en faveur de l’économie du pays. «Nous allons subir dans les deux ou trois prochaines années un coup comme on en a jamais subi dans ce pays. Il va falloir prévenir la population, la préparer et lui expliquer» pense Youcef Benabadallah, qui ajoute que «le prix du pétrole a entamé sa baisse en Algérie depuis 2014».
Un problème de financement se pose également en Algérie. Toujours selon le professeur Youcef Benabadallah, deux solutions seulement sont offertes au gouvernement. La première consiste à aller vers le financement monétaire, «et là on récolte l’inflation qui va un jour exploser». Et la deuxième consiste elle à aller vers l’endettement extérieur, ce que le gouvernement va devoir bien utiliser, «au risque de ne pas pouvoir rembourser les capitaux empruntés».
Ce même gouvernement doit aussi prendre des mesures pour sauvegarder l’emploi et les entreprises. Outre ces solutions, Youcef Benabadallah ajoute qu’il va falloir réduire le niveau des dépenses, équilibrer le budget de l’État et l’expliquer aux gens. Équilibrer le budget de l’État est plus facile que pour la balance de paiements. Le gouvernement doit surtout revoir les subventions.
Beaucoup d’analystes ont confirmé que l’Etat algérien est le principal acteur économique du pays. Quand ce dernier est en panne, c’est toute l’économie qui l’est également. Ce qui suppose de trouver très rapidement une solution politique pour sortir l’Algérie de la crise où elle se trouve.
C’est d’ailleurs sur cela que la présidence de la République a rappelé, mercredi 24 juillet, les conditions de la tenue d’un dialogue national, voulu par les civils. Ce dialogue aura lieu dans les prochains jours autour de «personnalités nationales» et portera «sur les conditions d’organisation» de la prochaine élection présidentielle.
«Il est (…) évident que le dialogue portera sur les conditions d’organisation de cette élection, sur les mécanismes ou les organes à mettre en place pour garantir la transparence et la régularité du scrutin ainsi que sur l’échéancier électoral», a expliqué Noureddine Ayadi, secrétaire général de la présidence de la République.
«Le dialogue devra, nécessairement, se concentrer sur l’objectif stratégique que constitue l’organisation de l’élection. Il doit se dérouler dans le cadre de la Constitution qui impose la préservation de l’État, le respect des Institutions et la prévalence de l’intérêt supérieur de la Nation», a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de la présidence de la République a aussi rappelé que «les participants au dialogue auront la liberté de discuter et de débattre des conditions à réunir pour garantir la crédibilité du scrutin et aborder l’ensemble des aspects législatifs, réglementaires et organisationnels de cette élection, y compris le déroulement du calendrier électoral, ainsi que les mécanismes de son contrôle et de sa supervision».
Deux points seront au centre des discussions : la mise en place d’une autorité indépendante chargée d’organiser l’élection et le cadre juridique.