Une polémique a démarré en Algérie autour d’une interview à la télévision Al-Bilad, au cours de laquelle deux contrebandiers «marocains» ont été interrogés d’une manière dégradante, qui ne respecte ni les droits de l’homme, ni la présomption d’innocence.
Le journaliste algérien Anwar Malik a critiqué, dans un message sur sa page personnelle Facebook, «la manière illégale et immorale dont la chaîne algérienne Al-Bilad a fait preuve» lors d’une de ses émissions. Dans une interview télévisée, la chaîne a filmé deux Marocains «soupçonnés de contrebande», les montrant enchaînés et dans un état de misère absolue.
M. Malik a également estimé que «ces procédés ne sont pas à la hauteur de l’Algérie, contreviennent à la loi et aux valeurs, et mettent en question cette affaire en raison des relations entre les deux pays [le Maroc et l’Algérie]», expliquant que «la justice est la seule autorité habilitée à s’atteler à ces cas, et non à travers des aveux télévisés dénués de tout contexte».
M. Malek regrette les agissements de ceux qu’il appelle des «semi-fonctionnaires» qui transgressent la loi avec de telles combines, indiquant que «l’Algérie n’a pas besoin de telles pratiques misérables pour traiter des sujets qui fâchent.»
Dans un autre sujet, l’émission satirique et interactive «Feregh qalbak (Vide ton cœur», diffusé sur la chaîne Annahar, a traité du dilemme de l’absence du président Abdelmadjid Tebboune, du retour imprévu d’ancien État-major de l’Armée nationale populaire Khaled Nezzar, de la libération non déclarée du général Toufik, ex-chef du renseignement mis à la retraite par Bouteflika et de l’aggravation des conditions économiques, sociales et sanitaires en Algérie.
Au cours dudit épisode, l’animateur a également remis en cause «la vérité sur ce que diffusent chaque soir dans les journaux télévisés algériens en relation aux saisies de drogues provenant du Maroc», s’interrogant : «Pourrait-on accorder le plus mince crédit à ces informations contradictoires en même temps que la même télévision déclame matin et soir sur la fermeture serrée des frontières entre le Maroc et l’Algérie ? On parle de saisies qui n’existent que dans l’imagination de ceux qui pensent que le peuple prête attention à ces mensonges.»