En Algérie, le ministère de l’Enseignement supérieur a annoncé que les en-têtes des documents administratifs universitaires seront désormais écrits en arabe et en anglais. Une annonce qui fait polémique dans le pays.
En Algérie, le ministre de l’Enseignement supérieur, Tayeb Bouzid, affirme depuis plusieurs semaines que «la langue française n’est pas utile». Il souhaiterait qu’elle soit remplacée par l’anglais ; alors que les langues administratives du pays sont traditionnellement l’arabe et le français.
Ainsi, le ministre a annoncé que «les en-têtes des documents universitaires officiels devront désormais être écrits en arabe et en anglais». Plusieurs étudiants et cadres sont contre cette décision. Certains sont encore dans le doute et pensent «c’est du pur populisme». Ils reprochent au gouvernement de vouloir mettre dans leur poche les arabophones «parce que cette réforme concerne uniquement les papiers officiels des universités donc ils n’ont pas touché aux programmes, etc.».
L’idée de remplacer la langue française a revu le jour «sur fond de stigmatisation du rôle prêté à tort ou à raison à la France dans la crise en cours», note TSA Algérie. Le journal estime que si telle est l’arrière-pensée des concepteurs du projet, autant dire qu’il s’agit d’un mélange des genres qui n’a pas lieu d’être.
«La langue de Molière n’appartenant pas exclusivement à la France», disait l’écrivain algérien Kateb Yacine qui expliquait que «cette langue constitue, au contraire, un héritage commun à tous ceux qui la maîtrisent et l’utilisent», dont les Algériens.
A rappeler ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement algérien proclame que le français va être remplacé par l’anglais. Des universitaires préviennent cependant qu’il ne faut pas que cette question détourne le pays de la problématique importante pour les jeunes : la liberté, le chômage, la santé.