Près de 1 500 listes de candidatures ont été approuvées pour les législatives anticipées du 12 juin en Algérie, a annoncé lundi 10 mai l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie).
Les manifestants en Algérie répètent leur rejet des élections législatives anticipées convoquées en juin. «Pas d’élections avec le gang [au pouvoir]», ont-ils affirmé. Mais, selon Mohamed Chorfi, président de l’Anie, 837 listes indépendantes et 646 listes de partis politiques sur l’ensemble de 1 483 listes ont été acceptées «sans réserve» pour prendre part à ce prochain scrutin.
Le nombre total des listes de candidature a atteint «2 490 dont 1 237 listes de partis et 1 253 listes d’indépendants», a précisé Mohamed Chorfi, cité par l’agence de presse officielle APS. Environ 1200 listes de candidatures ont été rejetées en vertu des dispositions d’une nouvelle loi électorale stipulant que le candidat ne doit pas être «connu de manière notoire pour avoir eu des liens avec l’argent douteux et les milieux de l’affairisme».
Malgré cela, les marches du Hirak, qui ont repris à la fin de février après un an de suspension, à cause de la crise sanitaire, se déroulent dans un climat de répression accrue, alors que le pouvoir veut imposer sa «feuille de route» électorale – par des législatives anticipées le 12 juin – sans tenir compte des revendications de la rue. «Y a pas d’élections», ont lancé les manifestants mardi 11 mai.
La campagne électorale débutera le 17 mai
Cette loi fixe notamment les règles de financement et de contrôle des campagnes électorales. Ainsi, il est interdit pour tout candidat de recevoir des dons en espèces ou en nature d’un État étranger ou d’une personne physique ou morale de nationalité étrangère. Parmi les candidatures rejetées figure celle d’Abou El Fadhl Baadji, secrétaire général du Front de libération national (FLN) de l’ex-président déchu Abdelaziz Bouteflika, auquel il est reproché de ne pas avoir accompli son service militaire. La campagne électorale pour ce scrutin doit débuter le 17 mai.
En février, le président Abdelmadjid Tebboune avait dissous l’APN et convoqué des législatives anticipées, une tentative de reprendre la main face au retour du Hirak, le mouvement de contestation antirégime, après un an de suspension en raison de la pandémie de Covid-19. Depuis l’annonce de ce scrutin, les manifestants du Hirak défilent chaque semaine à Alger et dans de nombreuses grandes villes du pays contre la «feuille de route du régime» qui a décidé d’organiser ces législatives anticipées sans tenir compte des revendications de ce mouvement de contestation.