Si la nouvelle loi met fin à l’interventionnisme de l’armée dans les relations civiles, elle joue toujours un rôle central dans la politique algérienne. Jusqu’à présent, elle régule le régime politique et s’implique plus au moins dans la gouvernance quotidienne du pays.
L’armée algérienne, qui se présente comme la gardienne des institutions, lâche du lest. Le gouvernement algérien a approuvé un projet de loi interdisant aux membres du personnel militaire retraités de se présenter à des élections ou de mener des activités politiques pendant cinq ans après leur départ à la retraite, tout en préservant leur droit de vote aux élections.
Le vice-ministre algérien de la Défense, le lieutenant général Ahmed Gaid Salah, a présenté le projet de loi, qui avait été initialement approuvé, à soumettre à la Chambre des représentants pour approbation finale lors d’une réunion du cabinet présidée par le président par intérim du pays, Abdelkader Bensalah.
Le projet de loi propose d’interdire aux militaires de mettre fin à leur service dans l’Armée nationale populaire de pratiquer toute activité politique ou de se présenter à des fonctions publiques pendant cinq ans.
« Dans cette situation, l’élément militaire reste à la disposition de l’Armée nationale populaire pendant cinq ans, au cours desquels il peut être rappelé à tout moment » dit le texte en substance, qui détaille : «tout au long de la période de restriction, l’élément militaire pouvant prétendre à une suspension définitive du droit peut exercer librement ses droits et ses libertés garantis par les lois de la République».
Ce décret intervient à l’approche de la date des élections présidentielles prévues dans le pays le 12 décembre. Les protestations dans les villes algériennes dénonce l’armée qui demeure caché derrière un rideau d’institutions civiles. Les manifestants exigent que l’armée, qui supervise la vie politique, retourne aux casernes. Ils réclament la séparation des pouvoirs et une vie politique dans laquelle le recrutement des dirigeants relève de la compétition électorale de candidats aux responsabilités publiques et non de la cooptation. Le contrôle des postes stratégiques des administrations et des entreprises publiques subit l’influence de l’armée en Algérie, qui en définit les grandes orientations.