La radio nationale annonce dimanche matin qu’ « aucune candidature » n’avait été déposée avant la date butoir de samedi minuit. Le Conseil constitutionnel algérien fait par la suite état de deux dossiers de candidature pour la présidentielle prévue le 4 juillet, un scrutin rejeté par le mouvement de contestation populaire et dont la tenue semble toujours incertaine.
La situation en Algérie est encore plus confuse que de coutume, ce dimanche 26 mai : dans la matinée, la radio nationale avait soutenu qu’ « aucune candidature » n’avait été déposée avant la date butoir de samedi minuit, et annoncé la tenue dans la journée d’une réunion du Conseil constitutionnel.
Bien après, et dans un communiqué diffusé à l’AFP, le Conseil constitutionnel indique avoir « enregistré le dépôt de deux dossiers, le [samedi] 25 mai 2019, auprès de son secrétariat général, de la part d’Abdelhakim Hamadi et Hamid Touahri ». Le communiqué poursuit en précisant que le Conseil « statuera sur la validité des deux dossiers ».
Selon la loi électorale, le délai pour statuer ne doit pas dépasser dix jours. Force est de noter que ces deux candidats sont inconnus du grand public en Algérie.
Rappelons que l’Algérie est secouée depuis le 22 février par des manifestations massives qui ont vu le jour suite à la volonté de Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat, en dépit de son âge et de son état de santé. Bien qu’il ait été forcé à la démission le 2 avril dernier, sous la pression de la rue et de l’armée, les manifestants restent mobilisés et réclament le départ de l’ensemble du « système » resté au pouvoir durant les deux décennies présidence de Bouteflika. Ils rejettent, en outre, la tenue d’une élection présidentielle le 4 juillet prochain tant que cette revendication n’a pas été satisfaite. Cependant, le pouvoir actuel par le biais du président par intérim Abdelkader Bensalah, désigné le 9 avril, a affirmé s’en tenir aux délais constitutionnels : l’élection d’un nouveau chef de l’État dans les 90 jours suivant le début de l’intérim.
En définitive, les contestataires réclament avant la tenue du scrutin, des structures de transition à même de garantir une élection libre et équitable.
Résultat : aucune personnalité d’envergure n’a fait publiquement acte de candidature et aucun grand parti au pouvoir ou d’opposition n’a désigné de candidat.