Les trois pays du Maghreb, le Maroc, Algérie et la Tunisie l’ont échappé belle. Ils ne seront pas désignés comme des « pays sûrs » par le gouvernement allemand et partant, leurs ressortissants demandeurs d’asile ne seront pas expulsables, du moins facilement.
C’est ce qu’à décidé, jeudi, le Bundesrat ou Conseil fédéral qui représente les 16 Länder Allemands (Bundesländer) et dont les membres sont nommés par les gouvernements des Länder.
En principe, le Sénat devait procéder au vote ce vendredi le projet de loi portant désignation de « pays d’origine sûre » pour ces trois pays, mais devant l’impossibilité d’obtenir une majorité au Bundesrat, la mesure va être rejetée, rapporte EFE citant le maire de la ville-Etat de Bremen et président de la conférence des présidents, Carsten Sieling.
Les députés allemands avaient, rappelle-ton, voté le vendredi 13 mai, un projet de loi qui place l’Algérie, le Maroc et la Tunisie sur la liste des pays « sûrs ». But : pouvoir expulser plus facilement les ressortissants de ces trois pays qui ont été déboutés du droit d’asile.
Selon EFE, en dépit d’intenses négociations ces derniers jours entre le Gouvernement fédéral et les « Länder » (Etats fédéraux), la majorité n’a pu être obtenue dans ce Conseil fédéral. Et c’est grâce à l’opposition des Verts et de la Gauche que le projet du gouvernement a capoté. Les représentants de ces formations politiques estiment que dans ces trois pays du Maghreb, « il y a des cas de discrimination et de torture et dans lesquels l’homosexualité constitue un délit ». Ces partis semblent ne pas avoir été rassurés par le Gouvernement allemand qui s’était engagé à accorder un traitement spécial et citoyen aux groupes à risque comme les homosexuels, les activistes politiques et les journalistes provenant de ces trois pays.
La nouvelle a été annoncée à l’issue de la réunion qui a eu regroupé pendant plusieurs heures la chancelière allemande, Angela Merkel, et les chefs des gouvernements de tous les Etats fédéraux pour examiner les différentes questions liées à la crise des réfugiés.
Ainsi, le gouvernement s’est engagé à assumer les frais de logement des refugiés bénéficiaires de l’asile durant les trois premières années, et à augmenter de 350 millions à un milliard d’euros le budget alloué aux « Länder » pour prendre en charge les enfants mineurs non accompagnés.
La décision du Gouvernement allemand de désigner les trois pays du Maghreb comme « pays sûrs » a été prise au lendemain des incidents de Cologne où des centaines de femmes se sont plaintes d’harcèlements et d’agressions sexuelles dans la nuit de la Saint Sylvestre. Des « réfugiés » de ces trois pays avaient alors été pointés du doigt.