La justice allemande a annoncé jeudi 14 avril avoir déjoué des projets d’attentats d’extrême droite, fomentés par une frange radicalisée de la mouvance antivax, qui soutenait le président russe Poutine et voulait s’en prendre à «l’ordre démocratique».
Quatre personnes ont été arrêtées à l’issue d’un coup de filet dans un réseau de messagerie baptisé «Patriotes unis», qui visait la destruction «du système démocratique allemand», ont annoncé le parquet de Coblence et la police de la Rhénanie-Palatinat dans un communiqué. Le réseau organisé sur la plateforme Telegram envisageait aussi des enlèvements de personnalités de la vie publique, dont le ministre de la Santé Karl Lauterbach, partisan des restrictions face au Covid-19. Il s’est dit «bouleversé» en apprenant la nouvelle.
Un «groupuscule d’extrême droite»
Le ministre de l’Intérieur de Rhénanie-Palatinat Roger Lewentz a parlé d’un «groupuscule d’extrême droite» rassemblant quelque «70 personnes» dans le pays, lors d’une conférence de presse. Toutes leurs réflexions «allant d’un renversement de l’ordre démocratique à la mise en place d’un nouveau gouvernement jusqu’à des déclarations selon lesquelles (le président russe Vladimir) Poutine devrait aussi réussir ici en Allemagne pour permettre l’avènement d’un nouveau système de gouvernement, sont pour le moins très condamnables», a-t-il jugé.
Le ministre social-démocrate de la Santé a de son côté dénoncé une dérive de certains «Querdenker» (littéralement anticonformistes), comme se désignent en Allemagne ces opposants à la politique gouvernementale de lutte contre la pandémie. Cela «montre non seulement que les protestations contre les règles anti-Covid se sont radicalisées, (…) mais qu’il y a parallèlement des tentatives de déstabiliser l’État», a-t-il réagi devant la presse, déplorant des agissements «d’une petite minorité mais très dangereuse». Ces suspects avaient notamment prévu de s’attaquer aux réseaux d’électricité pour provoquer «une panne de courant de longue durée sur tout le territoire», qui aurait, dans leur esprit, créé les conditions d’une «guerre civile», selon les autorités.