Amnesty International accuse la Russie d’avoir tué, depuis deux mois, des « centaines de civils » et causé « des destructions massives » dans des raids aériens qui « bafouent le droit international humanitaire ».
Dans un rapport publié mercredi, l’ONG de défense des Droits de l’Homme, basée à Londres, explique que la Russie a eu recours à « des bombes à sous-munitions », interdites par les conventions internationales, des bombes incendiaires et des « bombes non guidées » contre « des zones d’habitation à forte densité de population ».
« Certaines frappes aériennes russes semblent viser directement des civils ou des biens à caractère civil », a commenté Philip Luther, directeur d’Amnesty pour le Moyen-Orient, soulignant que « ces frappes peuvent constituer des crimes de guerre », alors qu’+aucune cible militaire ni aucun combattant ne se trouvaient dans l’environnement immédiat+.
L’organisation de défense des Droits de l’Homme reproche en outre aux russes leur mutisme chaque fois qu’ils sont accusés d’avoir tué des civils. Ils affirment par contre ne viser que des objectifs « terroristes ».
Engagée militairement en Syrie depuis fin septembre dernier pour soutenir le régime de Bachar el-Assad, la Russie affirme mener des raids aériens contre les « groupes terroristes », dont Daech, tandis que les pays occidentaux et arabes accusent Moscou de frapper l’opposition modérée et d’autres groupes de l’insurrection sunnite, au lieu de viser +Daech+.
Les autorités russes ont promis d’examiner le rapport d’Amnesty International, tandis que le ministère russe des Affaires étrangères assurait n’avoir « aucun fait avéré » concernant des pertes civiles lors des frappes russes, rappelle-t-on.