Said Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a révélé que 16% des étudiants quittaient l’université six mois après le début de l’année universitaire sans avoir passé les examens du premier semestre.
Le ministre, lors de la séance hebdomadaire de questions orales à la Chambre des représentants de lundi, a révélé que 43% des étudiants quittaient l’université sans DEUG ni licence. Dans le même contexte, Amzazi a souligné que la déperdition universitaire coûtait jusqu’à 3 milliards de dirhams annuellement. Il ajoute que seulement 20% des étudiants réussissent à avoir leur diplômes au bout des trois premières années.
Amzazi a déclaré que la transition vers le système du Bachelor visait à remédier aux déséquilibres qui sévissent dans l’Université marocaine, notamment l’absence de système d’orientation, le surpeuplement et le nombre élevé d’étudiants, qui ont atteint plus d’un million d’étudiants, soulignant que ce système adopté par tous les pays anglo-saxons offrirait une opportunité revisiter le système pédagogique existant.
Cette décision montre également les limites du système LMD (Licence-Master-Doctorat) pensé à la fin des années 90 et introduit en 2003, et qui semblait être une révolution en favorisant le développement d’une offre d’enseignement supérieur, public/privé, complémentaire. Pourtant, il ne suffit pas seulement de copier un système anglo-saxon ou autre plus performant pour espérer avoir les mêmes résultats. Il faudra aussi s’inspirer de la pédagogie adoptée par ces pays aussi. Les plus grandes causes de la déperdition universitaire et du fait que les étudiants quittent l’université sans diplômes sont très nombreuses : le manque d’encadrement, la « tyrannie » des professeurs universitaires, les bourses dérisoires et faiblement accordées, ou encore le manque de débouchés. Toutes sont des raisons qui poussent les étudiants à quitter les universités, et qui sont clairement ignorées par les responsables.






