Le procédé est toujours le même : les manifestants répondent à des appels lancés sur les réseaux sociaux de manière anonyme. Au Maroc, alors que la pandémie de coronavirus s’estompe, plusieurs voix s’alarment du scepticisme grandissant autour du vaccin ainsi que des théories complotistes qui veulent radicaliser le mouvement antipasse, véhiculés par des comptes suspects.
Le rôle de l’Algérie dans la propagation au Maroc d’images et propos haineux de nature à exacerber des mouvements sociaux a de nouveau été mis en avant ce week-end, via la divulgation des méthodes employées. Des centaines de manifestants opposés au passe vaccinal anti-Covid ont manifesté dimanche dans les grandes villes du Maroc à la suite d’appels lancés sur les réseaux sociaux, selon les médias locaux.
La foule était toujours aussi composite, avec des profils extrêmement variés, dont beaucoup de participants issus de la société civile. Néanmoins, les slogans violents fleurissent dans les réseaux sociaux : «Prochaine étape, le coup de force», «Non au passe des autorités tyranniques», «Ils veulent nous tuer». Les posts incriminées sont, en effet, des attaques grossières contre les autorités marocaines, appelant en termes belliqueux à des manifestations étendues et plus larges.
Plusieurs lanceurs d’alerte mais aussi des journalistes, à l’instar de Reda Zaireg, ont déjà alimenté plusieurs révélations sur le rôle de pages suspectes entretenant la polarisation sur des sujets de société au Maroc. La présence grandissante de contenus problématiques grossis par des parties algériennes, sans aucune mise en avant des sources qui font autorité (comme l’Organisation mondiale de la santé), ne fait que susciter l’inquiétude.
Selon les constatations de M. Zaireg, deux réseaux de comptes ont été attribués à des personnes algériennes ayant mis en avant des messages controversés. Il a évoqué l’exemple d’un post Facebook dont la portée a été considérablement amplifiée en quelques heures seulement, passant de 30 à plus de 1100 likes.
Selon plusieurs sources consultées par Barlamane.com, les renseignements algériens «tenteraient sûrement d’infiltrer les réseaux sociaux au Maroc, à travers des bots et des trolls afin de propager fausses informations et propagande, y compris à travers le recours à des contenus violents».
Annoncée récemment, la décision du gouvernement d’instaurer un passe vaccinal a suscité une certaine indignation sur les réseaux sociaux, alimentant des débats animés entre pro et antivax. Des personnalités de tous bords ont initié une pétition sur internet, qui a recueilli des milliers de signatures, dénonçant la mise en place de ce document sans préavis. D’autres internautes, en revanche, approuvent la mesure.
Le Maroc, où la courbe des contaminations et des décès décroît, a pour objectif d’immuniser 80 % de la population (soit 30 millions de personnes). Plus de 22 millions de Marocains ont déjà reçu leur deuxième dose de vaccin. Le gouvernement a accéléré début octobre sa campagne de vaccination pour une troisième dose en vue de renforcer l’immunité collective face au risque probable d’une quatrième vague de contaminations au coronavirus.