Les chefs des diplomaties américaine et algérienne et se sont entretenus pour la première fois depuis l’élection de Joe Biden, lors d’une conversation téléphonique, jeudi 29 mai. Alors que le ministre des affaires étrangères algérien Sabri Boukadoum affirme que le dossier du Sahara a été abordé lors de ces échanges, le secrétaire d’État des États-Unis n’en fait aucune mention.
Un vrai recadrage implicite. Le chef de la diplomatie algérienne, Sabri Boukadoum, a affirmé, jeudi 29 juin, avoir eu un entretien téléphonique avec le secrétaire d’État des États-Unis, qui a abordé le «renforcement du dialogue et la concertation entre l’Algérie et les États-Unis sur les questions bilatérales ainsi que régionales et internationales d’intérêt commun, notamment le Sahara [marocain], la situation en Libye et au Mali», a-t-il précisé dans un tweet.
Un curieux arrangement avec la vérité, puisqu’Anthony Blinken a tenu à préciser que l’échange avec Boukaddoum avait traité «du désir de voir la stabilité et la prospérité régner en Libye et au Sahel». Aucune allusion au dossier du Sahara donc, ce qui démontre les faiblesses d’une diplomatie algérienne empêtrée dans ses propres contradictions internes, et peu soucieuse des risques d’instabilité sur son flanc sud.
Ce n’est pas la première fois que Boukadoum se voit rabroué. Début janvier, le secrétaire d’État américain adjoint pour le Proche-Orient et l’Afrique du Nord sous la présidence de Donald Trump, David Schenker, accompagné de hauts responsables de l’US Air Force, s’est trouvé à Alger pour une visite axée sur la situation au Maghreb, dans le cadre d’une tournée régionale.
David Schenker a été reçu par le chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum pour une rencontre qui «a été l’occasion de mener une évaluation complète et franche des relations bilatérales entre les deux pays et d’échanger des points de vue sur la nature du rôle attendu des États-Unis sur les plans international et régional pour faire face aux défis actuels», avait commenté sur Twitter M. Boukadoum.
Lors de la visite de 48 heures du responsable américain qui s’inscrit dans un contexte régional particulier, avec les évolutions en Libye et au Sahel, Boukadoum a tenté, en vain, d’arracher une prise de position américaine conciliante avec les thèses séparatistes, surtout après la reconnaissance de Washington de la souveraineté marocaine sur le territoire du Sahara.
Deux jours après, Les États-Unis ont officiellement lancé le processus d’ouverture d’un consulat américain au Sahara. «C’est un jour historique», avait affirmé David Schenker, au cours d’un point de presse.