« La France est l’ami le plus dévoué du Maroc en Europe, bien plus que l’Espagne ». C’est par cette phrase en guise d’introduction que le site algérien TSA a commenté la position de Paris à l’égard de l’arrêt de la Cour de Justice européenne (CJUE) de décembre qui exclut le Sahara marocain de l’Accord agricole entre le royaume et l’Union Européenne.
La France a affiché ce soutien sans équivoque lors d’un débat lundi à Bruxelles, au cours duquel des eurodéputés notamment français et espagnols ont plaidé pour la préservation des relations UE-Maroc.
« La question du Sahara occidental (…) est pour le Maroc une priorité absolue et un enjeu d’intérêt national », lit-on en substance dans une note conjointe du ministère des Affaires étrangères et la direction générale du Trésor remise aux eurodéputés français.
Lors de ce débat lundi à Bruxelles au sein des commissions des Affaires constitutionnelles et du Commerce international, les eurodéputés ont évoqué « l’incertitude » suscitée par la décision de ce tribunal d’exclure les produits en provenance du Sahara.
Le député du Parti Populaire espagnol (PP), Francisco Millán Mon a affirmé que les relations avec le Maroc sont « fondamentales » pour l’UE, soulignant la nécessité de faire en sorte que « la question du Sahara n’interfère pas négativement » sur ces relations.
« Il faut parvenir d’un commun accord à une formule qui n’altère pas les flux traditionnels de commerce entre l’UE et le Maroc », a-t-il ajouté.
De son coté, la député indépendante liberale María Teresa Giménez Barbat a insisté sur le fait que « le Maroc est un garant de la paix et de la stabilité en Afrique du Nord », soulignant que la sentence du tribunal européen « ne peut porter préjudice à ce partenariat » de l’UE avec le royaume.
Dans sa note aux eurodéputés français , le Quai d’Orsay souligne que « les conséquences de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne sont susceptibles de fragiliser l’ensemble de la relation [entre l’Europe et Rabat], alors que le Maroc est un allié essentiel dans la lutte contre le terrorisme et la maîtrise de l’immigration ».
L’arrêt de la Cour « ouvre une période d’insécurité juridique qui pourrait être très préjudiciable aux opérateurs économiques » qui travaillent au Sahara marocain, prévient également la note française, précisant qu’ils sont « près de 120 », en majorité français.