Après avoir pu rejoindre l’Autriche, le militant du Mouvement du 20 février, Hamza Haddi, risque d’être expulsé par les autorités dès mi-novembre, selon le média Der Standard. Bien qu’il ait été impliqué dans le mouvement du 20 février et dans plusieurs manifestations, l’Autriche ne considère par Hamza comme «politiquement actif», et a donc décidé de refuser sa demande d’asile et de le renvoyer au Maroc.
En 2020, Hamza Haddi s’était rendu en Autriche avec en poche une clef USB sur laquelle figurait «des photos, des reportages et des documents de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) pour laquelle il travaille au Maroc», mais cela n’a pas suffi à convaincre les autorités.
L’argument avancé par l’Office fédéral de l’immigration et de l’asile (BFA) se réfère au fait que le jeune militant aurait avoué pendant un interrogatoire « ses crimes au Maroc (…) notamment des violences envers des policiers lors d’une manifestation pour plus de libertés». Chose que Hamza Haddi nie et les interrogatoires de la BFA ne sont pas enregistrés.
Une procédure accélérée a été amenée à l’encontre de Hamza, mais ce dernier craint que la police marocaine ne l’arrête dès son arrivée à l’aéroport. La directrice exécutive d’Amnesty International Autriche, Annemarie Schlack, dénonce ces procédures accélérées qui, selon elle, ne tiennent pas assez en compte de l’importance du traitement au cas par cas, rapportant un «taux d’erreur d’environ 50% des décisions de la BFA l’année dernière».
Julia Valenta du Service des réfugiés de la Diakonie qui représente Hamza Haddi, fait savoir que «le cas Haddi est tout à fait exceptionnel» dans les justifications de la BFA qui rejette «des éléments étayés par des preuves irréfutables».
A noter que Haddi est aussi soutenu par la Croix-Rouge en Autriche. Cependant, l’affaire ne sera approfondie par le tribunal qu’en décembre et à ce moment, il risque d’être déjà expulsé vers le Maroc.