Son bourreau a été reconnu coupable de tous les chefs d’accusation, mais le poids du vécu a été lourd pour elle. Asmaa Hallaoui a toujours dénoncé l’instrumentalisation de son affaire par les ONG politisées et par le groupe de travail sur la détention arbitraire du Conseil des droits humains des Nations unies.
Elle s’appelait Asmaa Hallaoui et a osé briser le silence et ouvrir la voie du mouvement #MeToo au Maroc contre les agressions sexuelles. Son bourreau est un patron de presse déchu qui a vu sa peine alourdie en appel par la justice marocaine, en 2019, qui l’a finalement condamné à 15 ans de prison pour violences sexuelles.
Asmaa Hallaoui est morte ce lundi 3 janvier, a appris Barlamane.com de sources concordantes. Taoufik Bouachrine, celui par qui le scandale est arrivé, a été inculpé pour «traite d’êtres humains», «abus de pouvoir à des fins sexuelles», «viol et tentative de viol». Sa peine de prison a été assortie d’un total de 2,5 millions de dirhams d’indemnités pour les huit plaignantes, dont Asmaa Hallaoui.
Les avocats des parties civiles estimaient que les indemnisations accordées aux victimes ne sont «pas à la hauteur du préjudice subi», estimant les témoignages et les preuves à charge sont irréfutables.
La mort de Mme Hallaoui survient après qu’elle eut souffert de plusieurs épisodes dépressifs majeurs, laissant derrière elle deux enfants en bas âge. Un groupe d’experts du Conseil des droits humains des Nations unies avait appelé à la libération de Toufik Bouachrine, malgré ses crimes dans un avis public qui a irrité la société civile marocaine. L’ancien ministre de la Justice Mohamed Aujjar avait de son côté reproché au groupe de travail de négliger les accusations des plaignantes et de confisquer leurs droits.