La décision du Roi de gracier la journaliste Hajar Raissouni, son fiancé et l’équipe médicale accusée de l’avoir aidée à avorter a été rendue publique mercredi après-midi et unanimement saluée. Le Roi Mohammed VI est en première ligne dans le combat de l’émancipation féminine a affirmé Asmaa Hallaoui, une des présumées victimes de Toufik Bouachrine.
Les injustices et les stéréotypes qui font des femmes des êtres de moindre valeur n’ont aucune place au Maroc. Asmaa Hallaoui, une des victimes de l’ancien directeur du quotidien Akhbar Al-Youm, Toufik Bouachrine, accusé de «traite d’êtres humains», «abus de pouvoir à des fins sexuelles», «viol et tentative de viol» a exprimé son espoir après l’annonce de la grâce royale. Dans une publication sur sa page Facebook elle affirme qu’un «sentiment d’accablement extrême dut faire place à l’espoir» après la décision royale. «Il y a quelques jours, j’étais dans un état pitoyable et avais du vague à l’âme du fait de l’injustice et de la hogra (littéralement : mépris) que j’ai subies de la part de mon ancien employeur » a confessé Asmaa Hallaoui. «La grâce royale accordée à Hajar a pu me donner une lueur d’espoir et me rappelle que le Monarque s’est toujours déclaré en faveur des droits des femmes marocaines, et qu’elles seront toujours à l’abri de l’iniquité, de la diffamation et de l’asservissement durant son règne» a-t-elle écrit.
Pour rappel, Asmaa Hallaoui traverse une période de vie difficile depuis l’explosion de l’affaire de Toufik Bouachrine. Elle a tenté, le 13 octobre, un acte de désespoir qu’elle a expliqué par la lente succession des petites misères, et par une spirale fatale dans tous les domaines. Le tribunal de Casablanca a reconnu Toufik Bouachrine coupable de toutes les charges retenues contre lui et a octroyé à Mme Hallaoui une indemnisation de 500.000 dirhams. «Cette décision royale est une réponse à toutes les personnes qui pensent avoir acquis l’impunité par la force de leur autorité et qui sévissent contre les femmes» a-t-elle indiqué, saluant la, démarche du Roi Mohammed VI qui accorde à la dignité de la femme marocaine toute son attention.
Hajar Raissouni a été arrêtée fin août et son cas a provoqué un débat virulent sur les libertés individuelles au Maroc. Son fiancé, un universitaire soudanais et son gynécologue ont été libérés aussi après la grâce royale ; alors que la justice avait condamné la journaliste et son fiancé à un an de prison, le médecin, un praticien à deux ans sans sursis, tandis que l’anesthésiste octogénaire et une secrétaire médicale ont écopé respectivement de douze et huit mois de prison avec sursis.
La grâce du roi Mohammed VI a été motivée par «la compassion» et le «souci» du roi Mohammed VI de «préserver l’avenir des deux fiancés qui comptaient fonder une famille conformément aux préceptes religieux et à la loi, malgré l’erreur qu’ils auraient commise», a précisé le ministère de la Justice dans un communiqué.