Plusieurs milliers de migrants et de demandeurs d’asile ont été expulsés à bord de camions ou de bus bondés par les autorités algériennes depuis de longs mois, malgré l’illégalité de cette démarche vertement critiquée à l’échelle internationale.
Au moins 23 migrants ont péri et 140 policiers ont été blessés, selon les autorités marocaines, lorsque quelque 2 000 migrants ont tenté le 24 juin de franchir la haute clôture grillagée près de la cité de Mellila. Un compte Twitter influent a enquêté sur les événements et a démontré que le laxisme algérien est en partie une des causes de ce drame.
L’Algérie expulse des années des dizaines de milliers de migrants irréguliers originaires d’Afrique de l’Ouest et du Centre, selon les Nations unies. Certains de ces migrants tentent de s’établir en Algérie, mais un grand nombre cherche surtout à gagner l’Europe, notamment via le Maroc. La majorité des migrants ayant investi Mellila étaient originaires du Darfour, dans l’ouest du Soudan, en proie à une grave crise alimentaire. D’autres sont Tchadiens et Maliens.
L’Algérie, connue pour le non-respect des procédures d’expulsion, les mauvais traitements et les conditions de détention des migrants, serait impliquée directement dans le drame de Melilla.
Le parquet du tribunal de première instance de Nador limitrophe de Melilla a, pour rappel, inculpé 37 migrants pour «entrée illégale sur le sol marocain», «violence contre agents de la force publique», «attroupement armé» et «refus d’obtempérer». Un deuxième groupe, composé de 28 migrants, a été mis en cause pour «participation à une bande criminelle en vue d’organiser et faciliter l’immigration clandestine à l’étranger».
Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a annoncé la création d’une «mission d’information» sur les «événements» provoqués par la tentative d’assaut contre la clôture près de Mellilia.