Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est réuni mercredi 29 juin à huis clos sur l’assaut de Melilla qui a coûté la vie à au moins 23 migrants africains ayant tenté de pénétrer illégalement dans la cité située au Maroc le 24 juin, mais sans élaborer de position commune, selon des diplomates.
Le Kenya, membre non permanent à l’origine de la convocation du Conseil, a rédigé un projet de déclaration controversé et clivant dénonçant ce qu’elle appelle la souffrance des migrants africains le long de la côte méditerranéenne et demandant au Maroc et à l’Espagne une enquête rapide et impartiale. Mais ce texte, qui a suscité la réticence notamment des États-Unis, n’a aucune chance d’aboutir en l’état, selon plusieurs diplomates. Les membres africains du Conseil de sécurité -Ghana et Gabon en sus du Kenya- n’ont pas affiché d’unité sur la réponse que devrait donner le Conseil aux événements de Mellilia.
Interrogé à ce sujet à l’issue de la réunion, l’ambassadeur adjoint du Kenya, Michael Kiboino, s’est refusé à tout commentaire, assurant que des discussions se prolongeaient sur le projet de déclaration de son pays, tandis que l’Espagne a déclaré soutenir les efforts du Maroc afin de contenir les flux migratoires.
La réunion visait à ce que le Conseil de sécurité réclame un «traitement humain» pour les Africains et souligne qu’il y a une nécessité de «répondre au besoin de sécurité des Africains qui fuient les guerres et l’insécurité dans leurs pays», a-t-il ajouté. «Le Conseil de sécurité et ses membres se montrent très préoccupés par le sort des réfugiés d’autres conflits», a poursuivi le diplomate en citant l’Ukraine. «Nous croyons que les Africains fuyant les guerres et l’insécurité dans leurs pays méritent le même respect», a-t-il insisté.
Au moins 23 migrants ont péri et 140 policiers ont été blessés, selon les autorités marocaines, lorsque quelque 2.000 migrants ont tenté de franchir la haute clôture grillagée séparant Melilla de la ville frontalière marocaine de Nador (nord).






