Les avocats de Salah Abdeslam, le Français Frank Berton et le Belge Sven Mary, renoncent à défendre leur client, muré dans le silence.
« On a décidé l’un et l’autre de renoncer à la défense de Salah Abdeslam, ce n’est pas un abandon, c’est une renonciation », a insisté Frank Berton.
Cette décision a en effet été prise en accord avec Salah Abdeslam, dans la mesure où les deux avocats avaient fixé dès le départ cette condition: ils acceptaient de le défendre si Abdeslam acceptait de parler. Puisqu’il reste muet depuis des mois, il ne sera plus représenté.
« Nous savons et nous avons la conviction, et il nous l’a dit, qu’il ne s’exprimera pas et qu’il appliquera le droit au silence. Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse? Nous avons prévenu, je l’ai dit depuis le premier jour, si mon client reste muet, nous quitterons sa défense », a expliqué l’avocat lillois à BFMTV.
« J’ai le sentiment d’un immense gâchis. J’ai vu Salah Abdeslam sombrer de mois en mois », explique Frank Berton. « Lorsque chacun scrute même la nuit vos faits et gestes, vous devenez dingue. Et ça c’est une conséquence d’une décision politique. Ce n’est pas une décision de la justice », martèle l’avocat.
« On était persuadés qu’il avait des choses à dire et qu’il allait les dire », insiste Frank Berton. « Il ne dira plus rien. Mais quel dommage. »
Selon ses avocats, plusieurs décisions politiques, et notamment celle de placer Salah Abdeslam sous vidéosurveillance 24 heures sur 24, l’ont conduit à s’enfermer dans le silence.
Pour rappel: Salah Abdeslam, le seul membre des commandos terroristes du 13 novembre encore en vie et actuellement incarcéré à Fleury-Mérogis, n’a plus d’avocat.






