La résolution européenne a été dénoncée par le Parlement arabe, qui a décrit le texte comme «l’incarnation d’une attitude de condescendance et d’une culture suprématiste». L’Algérie a déserté la cause marocaine, provoquant des remous lors de l’audience.
«Toute immixtion dans les affaires marocaines est condamnable. L’intégrité territoriale du royaume est une ligne rouge. Si le Parlement européen a parlé de droit et de moralité publique, c’était tout juste ce qu’il en fallait pour tâcher de sauver les apparences, sans un bon dialogue, comme le ferait un plaideur de mauvaise foi, qui, aspirant toujours à trouver quelque petit bénéfice à appuyer son procès, ne fût-ce que celui de gagner du temps, en est réduit à invoquer des faits douteux et un point de droit obscur, mais ne fait pas mystère du peu de valeur des arguments sur lesquels il s’appuie» a déclaré le représentant de la Tunisie, le 26 juin, rappelant que «le Maroc a observé tous ses propres engagements.»
L’arrivée mi-mai de plus de 10 000 migrants à Sebta, à la faveur d’un manque des contrôles frontaliers a marqué le point culminant d’une crise majeure entre Rabat et Madrid. Durcissant le ton, Bruxelles, par la voix du vice-président de la Commission européenne Margaritis Schinas, a multiplié les déclarations inamicales à l’égard du Maroc, matérialisées par la résolution largement rejetée par Rabat et les pays arabes.
Le Maroc avait par avance dénoncé la motion présentée par les eurodéputés espagnols comme une manœuvre qui vise à européaniser une crise bilatérale. Pour Rabat, le gouvernement espagnol, en provoquant des complications dans ce dossier, avait indiqué suffisamment qu’il n’attachait que peu de valeur à le résoudre.
«La conduite qu’a tenue l’Espagne envers le Maroc et sa politique générale à l’égard son voisin a été tout sauf une politique de paix, d’équilibre, de conservation, qui respecte les conventions internationales. Le Parlement européen a commis une erreur en tentant d’aggraver la crise maroco-espagnole», a indiqué le représentant de la Tunisie, appelant à mettre en œuvre «un régime de la réciprocité» avec ces pays «encore prisonniers de leurs complexes colonialistes»






