Quelque 2,5 millions de Congolais sont appelés à voter, dimanche, alors que le président sortant, Denis Sassou Nguesso, brigue un nouveau mandat.
Jour d’élection présidentielle, dimanche 21 mars, au Congo-Brazzaville. Alors que les 2,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes pour élire leur président de la République, l’accès à Internet et aux réseaux sociaux a été coupé par les autorités locales.
Le réseau Internet a été rendu inaccessible depuis peu après minuit, dimanche, et il l’était toujours à l’ouverture des bureaux de vote, à 7 heures. En revanche, et contrairement à la présidentielle de 2016, les réseaux mobiles (téléphonie et SMS) restent en service.
Le 16 mars, une cinquantaine d’organisations, dont Internet sans frontières, avait pourtant invité, dans une lettre ouverte, le président sortant, Denis Sassou Nguesso, à «garder Internet ouvert, accessible et sécurisé pendant toute la période de l’élection présidentielle de 2021».
«Atteinte aux droits humains» et fraude potentielle
Internet et les réseaux sociaux «offrent un espace pour la communication, de débat public, de recherche d’informations sur les processus électoraux et les candidats, pour rendre compte et documenter les événements et les résultats», ont-elles insisté. «Les coupures d’Internet portent atteinte aux droits humains, perturbent les services d’urgence et paralysent les économies.»
Mercredi, entre 55 000 et 60 000 membres des forces de sécurité ont voté en avance. Ce vote anticipé est considéré comme une source de fraude potentielle par des adversaires du président sortant. La conférence épiscopale, qui a émis de sérieuses réserves sur la transparence et la crédibilité de cette élection, s’est vu refuser l’accréditation lui permettant d’envoyer des observateurs électoraux dans les bureaux de vote.
Après trente-six années passées à la tête de l’Etat (de 1979 à 1992, et depuis 1997), le président Sassou Nguesso, 77 ans, brigue un nouveau mandat de cinq ans, face à six rivaux.