Lundi, un véhicule piégé a explosé au Mali, à l’entrée de la base française de Gao. Plusieurs personnes – militaires et civils – sont blessées, dont des Français et des Estoniens.
Selon les autorités des armées française et estonienne, un véhicule-suicide a explosé, lundi 22 juillet, à l’entrée de la base française de Gao, dans le nord-est du Mali, faisant plusieurs blessés militaires et civils. Parmi les blessés, des Français, des Estoniens et des Maliens. »L’attaque a été menée par un véhicule-suicide à 15 h 45 -heure locale- à l’entrée de la partie française du camp de Gao », a confirmé le porte-parole de l’état-major français des armées, le colonel Frédéric Barbry.
Le bilan donné par les autorités françaises lundi soir faisait état de « trois blessés français et estoniens », sans plus de précision. »Deux militaires estoniens et un français blessés, demeurent hospitalisés » sur la base de Gao, mais « leur état n’inspire pas d’inquiétude », avait déclaré le colonel Frédéric Barbry, rappelant que 4.500 Français sont en mission au Sahel. Le ministère estonien de la Défense a quant à lui parlé de cinq soldats estoniens blessés.
Le camp attaqué est partagé entre la force française antijihadiste Bakhane, la force de maintien de la paix des Nations unies (Minusma) et les forces armées maliennes (FAMa). Des militaires estoniens qui assurent également à Gao des missions de patrouille et de protection des installations de l’opération Barkhane étaient présents à la base.
Deux civils maliens ont aussi été blessés, selon l’état-major français. L’AFP avait rapporté que l’attaque avait fait « plusieurs blessés dans le camp malien qui se trouve à côté de la partie française du camp, dont deux enfants de moins de huit ans ». Toujours, selon l’état-major français, le véhicule s’est d’abord présenté à l’entrée du camp des FAMa, devant lequel se trouvait une longue file de voitures. Les attaquants se sont alors rabattus sur la porte principale de la base côté français ; « deux personnes étaient à bord du véhicule-suicide qui arborait les couleurs de la Minusma »
« Et il y avait au moins trois kamikazes dans le véhicule piégé » qui était « peint aux couleurs des véhicules de l’ONU », poursuit la même source. L’un des assaillants, vêtu d’un uniforme rappelant celui des forces armées maliennes, « a été neutralisé par les gardes après être sorti du véhicule armé et faisant des gestes agressifs », selon le colonel Barbry. Le second individu est mort dans l’explosion de la voiture piégée.
Ce n’est pas la première fois que des militaires antijihadiste Bakhane sont attaqués au Mali. Il y a un an, en juillet 2018, des soldats français de Barkhane en patrouille avaient été visés à Gao par une attaque à la voiture piégée, qui avait fait quatre morts et une vingtaine de blessés civils.
En avril 2018, des jihadistes avaient tenté de prendre le contrôle du « Super Camp » de l’ONU et de la force française Barkhane à Tombouctou, dans le nord du Mali : un Casque bleu avait été tué et sept militaires français blessés lors d’un assaut d’environ quatre heures.