Les appels au boycott de produits espagnols se sont multipliés ce samedi au Maroc après l’émoi suscité par les propos les réactions hostiles de Madrid à l’égard des intérêts suprêmes de Rabat.
Mise au ban, boycott… Au Maroc, des actions qui mettent en œuvre la réalité de contestation à l’égard de l’Espagne se multiplient. «Ces ménagements espagnols envers les séparatistes sont inacceptables; surtout qu’ils visent à contrarier le Maroc dans un intérêt vital de son existence, le Sahara. Un pays qui veuille de gaîté de cœur encourir le déplaisir et la colère du Maroc est un pays à boycotter. Il ne faut donc point s’y méprendre, la question de Brahim Ghali, si petite qu’elle soit pour le gouvernement espagnol, a cette première conséquence, qu’elle crée une cause latente, et non encore peut-être entièrement développée, de médisance à l’égard de Madrid. Il semble à l’heure qu’il est que toute l’activité doit être appliquée à former une union contre cette duplicité» a affirmé un des initiateurs de cette action à Barlamane.com.
Pour les initiateurs de cette démarche, «la terrible réalité de la complaisance espagnole avec le Polisario fait du boycott total des produits provenant de ce pays non seulement une obligation morale, mais aussi une nécessité politique urgente pour mettre Madrid devant ses responsabilités en regard du droit international, du bon voisinage, et des principes universels des droits de l’homme». L’Espagne est depuis quelques jours sous le feu des critiques au Maroc après l’affaire Brahim Ghali et l’attitude d’abstention que le gouvernement a gardée dans ce dossier. «L’Europe est dans une situation semblable à celle où elle s’est trouvée durant la dictature de Franco. Madrid semble appeler dans les combinaisons de sa politique étrangère ces procédés anciens, cet penchant de privilégier de vains calculs à une communauté réelle d’intérêts et dans la poursuite persévérante des mêmes entreprises.» énonce-t-on.
Les villes portuaires Sebta et Melilia ont retrouvé leur calme après un déferlement sans précédent de migrants candidats à l’exil, suivi de refoulements massifs et de maltraitances par la police espagnole, a constaté Barlamane.com. Durant trois jours, quelque 8 000 migrants ont tenté de gagner la côte septentrionale au nord du Maroc par la plage ou par la mer, profitant d’un assouplissement des contrôles frontaliers et de l’absence de la police espagnole. Parmi eux, 6 000 ont déjà été expulsés vers le Maroc, selon des sources médiatiques.
Des norias de bus affrétés par les autorités marocaines ont ramené des migrants expulsés ainsi que ceux qui, prêts à partir, espéraient les imiter, dans leurs villes d’origine. En toile de fond de cette marrée migratoire, les fortes tensions entre Madrid et Rabat, les autorités marocaines sont furieuses depuis l’arrivée le mois dernier en Espagne, pour y être soigné, de Brahim Ghali, chef du Front Polisario, accusé de crimes contre l’humanité, encore que cette hypothèse soit écarté par certains responsables espagnols et marocains, qui refusent de voir un lien entre les deux événements.