Cette hausse exceptionnelle provient notamment de «la baisse de l’activité liée à la crise sanitaire, de la rareté des investissements et [des] mesures de soutien aux entreprises et aux ménages».
La dette publique marocaine dépassera 95 % du produit intérieur brut (PIB) en 2021. Selon les experts, le niveau de la dette publique dépassera le pourcentage autorisé cette année, ce qui aura des implications sur la situation économique dans son ensemble et nécessitera plusieurs mesures pour surmonter les effets négatifs résultant de la situation actuelle.
Les chiffres officiels indiquent que la dette publique totale du Maroc atteindra environ 95,6% du PIB, contre 94,6% l’année dernière 2020. Pour sa part, l’économiste marocain Rachid Sari a déclaré que la dette publique au Maroc augmentera à un niveau record dépassant 95%, puisqu’elle dépasse la ligne rouge approuvée par l’Union européenne de 60%.
Il a affirmé que de nombreux pays ont vu leur dette publique aux niveaux interne et externe dépasser 60%, comme c’est le cas pour les États-Unis d’Amérique et l’Italie, ou franchir le seuil admissible, comme c’est le cas pour le Japon et la France. Il a souligné que ces taux ne portent aucune crainte si le produit de la dette est orienté vers les investissements et non vers la consommation normale.
La pandémie a affecté négativement le Maroc, en raison de la rareté des revenus, notamment en devises fortes, ce qui a fait grimper le taux d’endettement. Selon Sari, il y a de grandes possibilités d’assister à une augmentation significative de la dette en 2021 malgré les anticipations d’une amélioration des recettes fiscales d’une part et des retours sur investissements, et que cela est principalement dû à la taille du budget alloué aux investissements, sous la forme de la loi de finances 2021, qui est fixée à 330 milliards de dirhams, en plus d’importants programmes sociaux comme la couverture santé, qui comprendra 22 millions de bénéficiaires.
Sari estime que le gouvernement sera amené à suivre une politique d’austérité en rationalisant les dépenses et en recherchant de nouveaux mécanismes pour financer les projets, comme le partenariat entre les secteurs privé et public, en plus de la nécessité d’encourager la production locale et de se contenter d’importer ce qui est important, comme les matériaux énergétiques et les médicaments qui ne sont pas fabriqués au Maroc.
Pour sa part l’économiste marocain Ohadi Saïd a indiqué que le Maroc atteindra inévitablement un record dangereux pour le ratio de la dette publique au cours de l’année 2021, car il devrait dépaser de 95% du PIB. Il ajoute que la situation n’était pas surprenante en vue, d’une part, de la politique suivie ces derniers, et d’autre part en raison des vestiges de la crise étouffante laissée par la crise liée au coronavirus. Selon l’expert, l’engagement de l’État à suivre les entreprises endommagées et les classes populaires fragiles a fait augmenter les dépenses de l’État à un rythme rapide au cours de l’année 2020, avec une baisse tangible des ressources, notamment de la fiscalité, en raison de l’arrêt de pans entiers de l’économie marocaine, en plus de la détérioration des revenus touristiques et des envois de fonds des Marocains vivant à l’étranger.
Il estime que la dette extérieure devrait représenter plus de 24% de la dette totale et plus de 18% du produit brut, ce qui limitera «l’indépendance» des décisions économiques du gouvernement marocain dirigé par le PJD, considérant que les mesures attendues sont insuffisantes pour maîtriser le problème de la dette publique. Il a rapporté la nécessité de reconsidérer la politique d’investissement public, puisqu’elle devrait atteindre 230 milliards de dirhams, ce qui représente 6% de la production totale, dont les rendements sont restés limités.
Quant au troisième point, selon l’expert, il est représenté dans la recherche de nouveaux mécanismes pour financer l’investissement public sans mettre de pression sur le taux d’endettement élevé. Un quatrième point est l’audace de prendre des décisions cruciales qui concernent de nombreuses institutions publiques qui ne créent pas de valeur ajoutée, ainsi que l’amélioration de la gouvernance financière dans de nombreuses institutions publiques.
De son côté, l’économiste marocain Driss Fina a déclaré que la hausse de la dette publique est un phénomène mondial en raison de la baisse de la production et de la baisse des entrées fiscales en raison de la pandémie de la Covid-19. Il a ajouté qu’il y avait des discussions entre les grands pays pour résoudre ce problème, notamment en ce qui concerne les opérations de financement.