Le sommet annuel de l’Union africaine (UA) s’est ouvert samedi dans la capitale éthiopienne Addis Abeba, avec un appel du Premier ministre palestinien à retirer l’accréditation accordée en juillet à Israël, à l’origine de vifs débats parmi les Etats membres de l’organisation.
La décision inédite du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, doit faire l’objet de discussions dimanche après-midi, en clôture de ce sommet à l’agenda chargé, marqué notamment par les coups d’Etat qui ont secoué le continent et la pandémie de Covid-19.
Mais la polémique sur ce sujet qui fait objet de graves surenchères diplomatiques, surtout de la part du régime algérien, n’a pas attendu la dernière demi-journée du sommet.
Dans un discours à la tribune devant les dizaines de chefs d’Etat et de gouvernement africains réunis au siège de l’UA, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a appelé samedi à retirer l’accréditation accordée à Israël. La décision en juillet 2021 du président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, d’accréditer Israël a suscité de vives protestations de l’Afrique du Sud et l’Algérie.
Si cette décision devait faire l’objet d’un vote dimanche, de nombreux analystes considèrent qu’il marquera une scission sans précédent dans l’histoire de l’Union africaine, qui fête ses 20 ans cette année. Peu avant, dans son discours d’ouverture du sommet, Moussa Faki avait défendu son choix et appelé à un débat serein sur le sujet.
Ce sommet sera aussi l’occasion d’aborder la vague funeste, selon les mots de M. Faki, de coups d’Etat sur le continent durant l’année écoulée, le dernier au Burkina Faso il y a moins de deux semaines. Quatre Etats membres (Burkina Faso, Mali, Guinée, Soudan) ont été suspendus par le Conseil de paix et de sécurité de l’UA depuis juin en raison de changements anticonstitutionnels de gouvernement. Mais l’UA est critiquée pour son manque de cohérence face aux putschs, notamment après n’avoir pas suspendu le Tchad, où un conseil militaire a pris le pouvoir après la mort du président Idriss Deby Itno en avril. Une délégation tchadienne est présente au sommet.
Samedi, Cyril Ramaphosa fera un point en visioconférence sur la réponse africaine à la pandémie de coronavirus, deux ans après la détection du premier cas de Covid-19 sur le continent en Egypte. Au 26 janvier, seuls 11% des plus d’un milliard d’Africains avaient été entièrement vaccinés, selon les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies. Le sommet de l’UA se tient à Addis Abeba, capitale de l’Ethiopie, pays en proie depuis 15 mois dans sa partie nord à un conflit qui a fait des milliers de morts et, selon l’ONU, mené des centaines de milliers de personnes au bord de la famine.